(AOF) - Nouvelle vague noire pour le secteur bancaire américain. Hier, après la clôture de Wall Street, Americain International Group (-0,91% à 41,34 dollar) a annoncé avoir besoin de lever 12,5 milliards de dollars après avoir enregistré sa deuxième perte trimestrielle record au premier trimestre 2008. De son côté, Citigroup (+1,24% à 24,40 dollars), le plus gros groupe bancaire mondial, a confirmé une information du Financial Times selon laquelle il avait l'intention de céder environ 400 milliards de dollars d'actifs non-stratégiques dans les deux ou trois ans à venir.
Le plus grand assureur américain a fait état d'une perte nette de 7,81 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, contre un gain de 4,13 milliards un an auparavant. Cette contre-performance s'explique par les 15 milliards de dollars de dépréciation enregistrés par le groupe sur la période. La perte par action se monte à 1,41 dollar, ce qui est quatre fois plus important que le déficit de 34 cents anticipé par les analystes de Bloomberg.
Les spécialistes du marché commencent à sérieusement douter de la capacité de Martin Sullivan, le nouveau PDG d'AIG, de sortir son groupe de la crise financière sans trop de dommages. En décembre, ce dernier avait déclaré que les dépréciations seraient gérables, mais depuis, le groupe en a annoncé plus de 19 milliards de dollars, un montant qui ne semble pas entrer dans la catégorie gérable pour beaucoup d'analystes. Lors d'une conférence, Steven Bensinger, le vice-président du groupe a déclaré qu'AIG ne pouvait offrir aucune assurance que dépréciations et pertes de crédit étaient de l'histoire ancienne.
Du côté de la première banque américaine, la situation est plus ambiguë. D'un côté, les investisseurs saluent la mesure prise par le groupe. Mais de l'autre, la cure d'amaigrissement que compte s'imposer Citigroup choque par son ampleur. D'ici quelques années, l'établissement compte se séparer de pas moins de 400 milliards de dollars d'actifs, soit 20% du total.
Aujourd'hui, Vikram Pandit, le PDG du plus gros groupe de services financiers au monde rencontre ses actionnaires. Il va leur dévoiler les tenants et les aboutissants de son plan de réduction drastique des coûts, afin de restaurer l'équilibre financier de l'établissement.
M.S