Ben Bernanke prudent sur la santé des marchés financiers

13/05/2008 - 16:47 - Option Finance

(AOF) - Ben Bernanke, le président de la Fed, a fait preuve de prudence au sujet de l'état de santé actuel des marchés financiers. Dans un discours prononcé lors d'une conférence organisée par la Réservé fédérale d'Atlanta, il a souligné que si la situation financière s'était améliorée, elle restait fragile ; le retour à la normale devrait, lui, prendre du temps. Le président de la Banque centrale américaine a également réaffirmé sa volonté de procéder à de nouvelles interventions si le besoin s'en faisait sentir. Après être revenu sur les nombreuses interventions réalisées par la Fed et ses consoeurs occidentales pour apporter des liquidités aux marchés financiers en crise, le successeur d'Alan Greespan a estimé que ces mesures "ont contribué à une certaine amélioration des marchés de financement". Pour autant, la prudence reste de rigueur selon le grand argentier. "Ce sont des signes bienvenus, bien sûr, mais, à ce stade, les conditions sur les marchés financiers demeurent loin de la normale. Certains marchés de titrisations restent moribonds, les spreads – bien qu'inférieurs à leur maximum – sont encore élevés tandis que les pressions sur les marchés interbancaires persistent", a-t-il affirmé. "Au final, les acteurs du marché devront eux-mêmes régler les sources fondamentales des tensions financières – à travers le désendettement, la levée de capital et l'amélioration de la gestion des risques – et ce processus pourrait prendre du temps", a ensuite expliqué Ben Bernanke. Le président de la Fed s'est voulu rassurant en précisant que "les différentes mesures de la Réserve fédérale concernant la liquidité devraient contribuer indirectement à faciliter ce processus en fortifiant le moral des investisseurs et en réduisant les risques d'importantes perturbations au cours de la période d'ajustement". Il a finalement indiqué que de nouvelles injections de liquidités restent possibles en cas de nécessité. Ces déclarations ont fait écho à celles de Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France. Tout en estimant que les Banques centrales ont "bien répondu" à la crise financière, il a affirmé que "nous ne sommes pas en terrain totalement sûr, loin de là".