NATIXIS évite de peu la perte au premier trimestre

15/05/2008 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Natixis a réalisé au premier trimestre 2008 un résultat net part du groupe en chute de 88% à 69 millions d'euros après une perte de 900 millions d'euros au quatrième trimestre 2007. Le résultat net courant s'établit à 105 millions d'euros. Les analystes interrogés par l'agence Reuters tablaient en moyenne sur une nouvelle perte de 80 millions d'euros. Le résultat brut d'exploitation ressort à 108 millions d'euros pour un produit net bancaire de 1,366 milliard. Le consensus attendait une perte d'exploitation de 179 millions pour des revenus de 1,041 milliard. Le pôle banque de financement et d'investissement a enregistré une perte nette de 145 millions d'euros, à comparer avec un profit de 249 millions un an plus tôt. Son produit net bancaire a été divisé par plus de deux à 429 millions d'euros. La banque a annoncé la mise en oeuvre d'un plan dans le but de réduire sa base de coûts fixes de 10%, soit environ 400 millions d'euros à l'horizon 2009. "Il concerne en priorité les fonctions support centrales et celles des métiers en France et à l'étranger. Dans les activités touchées par l'environnement actuel des marchés, des réductions significatives sont prévues. Elles porteront sur la banque d'investissement. Des développements ciblés à l'international continueront à être mis en oeuvre", a précisé Natixis. Le ratio Tier one ressort à 8 % au 31 mars 2008. Il s'établirait à 8,4 % après prise en compte de 0,7 milliard d'euros de titres hybrides émis en avril. L'actif net par action s'établit à 13,43 euros. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Natixis est né en novembre 2006 de la fusion des activités de banque de gros des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Initialement les participations respectives des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne dans le nouvel ensemble étaient de 45,5%. Mais la mise sur le marché de 233,65 millions de titres, au prix de 19,55 euros, a permis de les abaisser à 34%. Le nouveau groupe s'affiche comme la première banque française en matière de gestion d'actifs avec plus de 500 milliards d'euros sous gestion dans le monde. Natixis s'organise autour de 6 pôles d'activités: la banque de détail, la banque de financement et de marché, la banque d'investissement privé, l'assurance-crédit et les crédits à la consommations et autres prestations.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-Un quart de ses revenus proviennent des sommes reversées par les réseaux des Banques Populaire et des Caisses d'Epargne, par nature peu cycliques. -Natixis devrait profiter des synergies de fusion attendues à 522 millions d'euros. -Le nouvel ensemble bénéficie d'un important potentiel de croissance compte tenu du soutien de ses réseaux mais aussi au regard des performances passées en Bourse du titre Natixis Banque Populaire.

Les points faibles de la valeur

- De tous les grands établissements français cotés à Paris, Natixis est le plus lié aux revenus cycliques, de banques d'affaires (40% des recettes) et de marché (10%). - Selon certains analystes, la jeune banque doit encore faire ses preuves et justifier la fusion dont elle est issue. - Le système de gouvernance de la banque, partagé entre ses deux actionnaires principaux, Banque Populaire et l'Ecureuil, peine à convaincre de son efficacité, malgré leur réaction rapide lors du rachat de CIFG, une filiale de Natixis touchée par la crise du subprime, pour 1,5 milliard de dollars, qui a permis d'éviter une recapitalisation à la jeune banque. - La faible visibilité de l'activité de banque d'investissement de Natixis, son plus gros contributeur en termes de revenus, ne joue pas en sa faveur.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le groupe est très sensible à l'évolution des marchés financiers (pour sa division banque d'investissement), mais également à celle de la conjoncture économique (pour son activité de banque de financement). - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise des crédits à risques américains n'a pas fini d'influencer les résultats des banques européennes. En effet, selon certains analystes, celles-ci pourraient encore avoir à déprécier plusieurs dizaines de milliards d'actifs en 2008. De nouvelles provisions pourraient également fragiliser à nouveau les banques américaines. Sur le dernier trimestre 2007, le taux de défaut des consommateurs a bondi de 35,2% - la plus forte hausse en vingt-quatre ans - pour atteindre 1,4% de l'encours total des crédits. Dans cet environnement à risque, les banques centrales sont intervenues pour la troisième fois : la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque Centrale Européenne, la Banque Nationale Suisse, la Banque du Canada et la Banque d'Angleterre se sont associées pour injecter des liquidités sur les marchés financiers. Un plan de 200 milliards de dollars a été mis en place pour endiguer le regain de tensions sur les taux d'intérêt du marché monétaire.