EULER HERMES subit un fort recul de son bénéfice

15/05/2008 - 10:24 - Option Finance

(AOF) - La compagnie d'assurance a vu son résultat net part du groupe fondre de 65,6% au premier trimestre à 38,4 millions d'euros. Son bénéfice opérationnel a été ramené à 75,9 millions fin mars 2008, contre 121,6 millions l'an dernier à la même période. En revanche, le chiffre d'affaires d'Euler Hermes a progressé de 5,4% à 527,1 millions d'euros, soutenu par la demande des entreprises et le développement international en-dehors des marché matures, qui reste très dynamique avec une croissance de 12,5%. Le ralentissement de la croissance économique mondiale qui s'est amorcé en Amérique du Nord et puis en Europe, et tout particulièrement dans l'Europe du Sud, a impacté l'activité d'Euler Hermes par une augmentation de la sinistralité. Le ratio combiné s'élève pour le premier trimestre 2008 à 83,1% contre 67,0% pour les trois premiers mois de l'année 2007. Alors que des premières mesures correctives avaient été prises durant le dernier trimestre 2007, face à ce retournement économique, Euler Hermes a pris toute une série de mesures supplémentaires en matière de souscription de risques et de hausses de primes afin de s'adapter à ce nouvel environnement, a déclaré Clemens von Weichs, président du directoire du groupe. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Euler Hermes, issu de la fusion, en juillet 2002, des deux filiales d'assurance-crédit d'Allianz, est devenu le leader mondial de l'assurance-crédit (qui consiste à couvrir les risques d'impayés des entreprises) avec 42% de part de marché et l'un des leaders de la caution. Euler est une filiale des AGF employant actuellement plus de 5500 collaborateurs à travers le monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe a effectué un développement à l'international efficace et maîtrisé contribuant à renforcer fortement à son chiffre d'affaires. En 2007, il s'est implanté à Dubai, en Argentine ainsi qu'en Israël et entrepris de réorganiser son réseau allemand, qui représente 25% de son chiffre d'affaires, contre 20% pour le marché français. - Euler Hermes est adossé au premier groupe mondial d'assurance Allianz/AGF, ce qui lui confère une solidité financière importante. - La politique de sélection des risques menée par le groupe lui permet d'améliorer son ratio combiné (rapport entre les décaissements, c'est-à-dire les indemnisations, et les encaissements, c'est-à-dire les primes collectées, uniquement au titre des opérations d'assurance). - Le groupe a pour politique de verser à ses actionnaires la moitié de son résultat net. - 80% du risque du groupe est concentré sur l'Europe, dont l'économie est moins volatile qu'outre-Atlantique

Les points faibles de la valeur

- L'assurance crédit est un métier particulièrement cyclique. Euler Hermès est très sensible à l'évolution de la conjoncture mondiale qui détermine pour une large part les défaillances d'entreprises. Le groupe avertit ainsi que le niveau faible de la sinistralité ne peut être garanti. - Le flottant du groupe est limité à 27,75 % du capital, AGF détenant une participation de 68,40 % dans le capital de la société. - La taille, moyenne, d'Euler Hermès peut représenter un frein pour les investisseurs qui estiment le titre moins armé pour faire face aux turbulences du marché. - Euler Hermes a ramené son exposition au marché actions à 9%, contre 16% début 2007, ce qui devrait entraîner une baisse de ses gains enregistrés sur ce marché.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le titre est sensible à l'évolution de la conjoncture mondiale, dans la mesure où les primes versées par les entreprises sont indexées sur leur chiffre d'affaires. Compte tenu de l'exposition du groupe à l'Allemagne, l'évolution économique de cette zone est à suivre de près. - Enfin, le titre est dépendant de l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties sur les marchés financiers.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Les assureurs européens semblent, pour le moment, épargnés par la crise des crédits " subprime " en affichant des expositions modérées. Néanmoins les investisseurs s'inquiètent des conséquences à plus long-terme de cette crise sur les performances des assureurs. Swiss Re, leader mondial de la réassurance, a déjà comptabilisé 1,2 milliard de francs suisses de dépréciations d'actifs en raison de son exposition aux dérivés de crédit. En assurance-vie, toute la question est de savoir si les cotisations vont poursuivre leur décrue en 2008. L'attrait des produits d'épargne liquide (tels que le livret A, les comptes à terme ou les sicav monétaires) de même que la prochaine banalisation du livret A, poussent la FFSA à tabler sur une stabilité voire une légère diminution du marché cette année.