Une commission de la Chambre des représentants américaine a adopté hier une motion liant le conflit commercial entre Airbus et Boeing devant l'OMC à l'attribution du contrat de 35 Mds$ au groupe européen EADS, maison mère d'Airbus. En clair, si l'OMC estimait qu'Airbus a reçu des subventions publiques de façon illégale, l'Armée de l'Air américaine serait contrainte de réexaminer l'attribution du contrat à l'avionneur européen et à son allié américain Northrop Grumman.
Cette nouvelle querelle de procédure intervient alors que Boeing a déjà contesté l'issue de l'appel d'offre devant le GAO (Government Accountability Office), un organisme indépendant qui doit rendre son avis le 19 juin au plus tard.
Les deux camps font actuellement un lobbying acharné auprès des élus américains pour défendre leur cause, tandis que l'US Air Force justifie son choix par la qualité du dossier présenté par Northrop-EADS. Lors de l'appel d'offre, les responsables du Pentagone avaient explicitement séparé la question des "tankers" du litige commercial devant l'OMC entre Boeing et Airbus.
Le fait de joindre désormais les deux dossiers pourrait ralentir encore le démarrage du projet, d'autant qu'on ignore quand l'OMC se prononcera. Dans l'entourage de Boeing, on accuse EADS d'avoir reçu des subventions européennes, ce qui aurait artificiellement réduit le prix de l'offre Northrop-EADS.
De son côté, EADS dément avoir reçu des subventions publiques, expliquant avoir touché des avances qui ont été entièrement remboursées... Dans le camp européen, on affirme que Boeing a reçu bien davantage de soutien public qu'Airbus sous forme d'aide à la recherche et développement de la part du département de la Défense américain.
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