O. Poupart-Lafarge : la valorisation de BOUYGUES ne reflète pas sa qualité

05/10/2006 - 16:55 - Option Finance

(AOF) - "Il est clair que la valorisation actuelle de Bouygues ne reflète ni la qualité de l'entreprise, ni ses perspectives", déclare Olivier Poupart-Lafarge, directeur général délégué du groupe Bouygues dans un entretien accordé au "Revenu" à paraître vendredi. Au sujet des perspectives de Bouygues pour 2007, Olivier Poupart-Lafarge estime qu'elles se présentent bien et que l'amélioration de la croissance interne et des marges devrait se poursuivre. Interrogé sur une éventuelle cession de Bouygues Telecom, jugé trop petit par certains investisseurs, le directeur général délégué juge qu'ils se trompent. Selon lui, "Bouygues Telecom a la taille critique pour être durablement rentable sur son marché". Enfin, concernant le dossier Areva, Olivier Poupart-Lafarge indique que ce sujet n'est pas à l'ordre du jour. "Le gouvernement a dit qu'il n'y aurait pas de privatisation d'Areva", rappelle-t-il. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Bouygues est un groupe industriel diversifié dont les métiers s'organisent autour de deux pôles : la Construction, métier fondateur du groupe, avec Bouygues Construction (BTP et Electricité), Bouygues Immobilier et Colas (Routes), et les Télécoms-Médias avec TF1 et Bouygues Telecom. Implanté dans 80 pays, le groupe Bouygues compte plus de 113 300 collaborateurs. Vivendi Universal, TF1, détenu à hauteur de 42,9 % par Bouygues, et M6 ont signé le 6 janvier 2006 un accord visant à rapprocher les activités de télévision payante en France de Groupe Canal+ et de TPS dans un ensemble contrôlé par Vivendi Universal et dont TF1 détiendra 9,9% et M6 5,1%. Fin avril 2006, Bouygues a mis un un pied dans le secteur de l'énergie en reprenant à l'Etat ses 21,03% du capital d'Alstom, pour 2 milliards d'euros. Les deux partenaires ont précisé qu'ils allaient se lancer ensemble dans les centrales hydroélectriques.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Grâce au caractère familial de son actionnariat et de sa direction, la stratégie du groupe est prudente, fondée sur la création de valeur et sur la diversification. Par ailleurs, Bouygues contrôle la quasi-totalité de ses filiales. - Grâce à la diversité de ses activités, l'exposition de Bouygues aux cycles sectoriels est moindre. - Depuis 2002, Bouygues Telecom est bénéficiaire, et le groupe compte poursuivre l'amélioration de sa rentabilité. Notons que depuis fin 2003, Bouygues contrôle 83% de Bouygues Telecom.

Les points faibles de la valeur

- Bouygues souffre de son statut de conglomérat, ce qui, selon les analystes, conduit à une décote du titre. - Le groupe réalise 70 % de son chiffre d'affaires en France, ce qui l'expose à l'évolution de la conjoncture économique nationale.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Du fait de la diversité de ses activités, le groupe est sensible à de multiples éléments : - L'évolution des recettes publicitaires joue sur les médias, - L'évolution de la régulation et des technologies dans les télécoms, - Le ralentissement ou l'accélération de la croissance, le niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) ou encore le climat influent sur les projets de construction, et par conséquent sur l'activité du groupe. Enfin, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe.