La tempête essuyée par Airbus, filiale d'EADS, mobilise les Etats actionnaires du groupe aéronautique. Ainsi, l'Espagne, qui détient 5,5% du capital d'EADS, serait prête à porter sa part à 10%. Philippe Douste-Blazy le ministre français des affaires étrangères, est disposé à discuter d'une telle proposition, qui devrait être au menu d'une rencontre prévue le 16 novembre entre le Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero et Jacques Chirac.
Depuis l'annonce d'un vaste plan de réorganisation industrielle d'Airbus, dont les détails restent à établir, les Etats concernés (Allemagne, France, Espagne) s'inquiètent de ses conséquences sociales.
Seule la Grande-Bretagne a appelé la classe politique à ne pas interférer dans l'avenir d'EADS. "En tant que client, il est important pour nous qu'EADS évolue librement, sans être gêné par des interférences politiciennes", a prévenu le sous-secrétaire à la défense Paul Drayson, dans un entretien paru hier dans 'The Times'.
Rappelons que le capital d'EADS est contrôlé par un pacte d'actionnaires, qui garantit un équilibre franco-allemand. L'Etat français possède 15% du capital et le groupe Lagardère 7,5% (plus 7,5% en voie de cession), tandis que l'allemand DaimlerChrysler détient 22,5%, depuis la cession de 7,5% en avril dernier. Daimler souhaitant, à terme, descendre jusqu'à 15%, l'Etat allemand envisagerait sérieusement d'entrer au capital du groupe, si le constructeur automobile se désengageait.
Enfin, le mois dernier, la banque publique russe VTB a joué les trouble-fêtes en annonçant avoir ramassé 5,02% du capital d'EADS pendant l'été. Proche du Kremlin, la VTB pourrait bien poursuivre ses achats, en profitant de la récente baisse du cours de Bourse...
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