France : croissance de 0,3% attendue au deuxième trimestre

19/05/2008 - 16:41 - Option Finance

(AOF) - Les économistes avaient prévenu, la croissance française va nettement ralentir au cours des prochains mois après un premier trimestre particulièrement dynamique. Les facteurs qui pèsent sur la conjoncture sont connus : hausse de l'euro, flambée des matières premières alimentant une inflation qui ronge le pouvoir d'achat des ménages, crise financière se traduisant par un resserrement des conditions de crédit… La Banque de France a annoncé ce matin que le rythme de progression du PIB au deuxième trimestre devrait être deux fois moins élevé qu'au premier trimestre. Selon une première estimation, il progresserait de 0,3%, contre 0,6% sur les trois premiers mois de l'année. Dévoilée jeudi dernier, cette dernière a pris au dépourvu des conjoncturistes beaucoup plus pessimistes, à la grande joie du gouvernement. La prévision d'aujourd'hui donne de nouvelles raisons de se réjouir à l'équipe gouvernementale. Le ralentissement est significatif, mais pas catastrophique. Grâce à l'élan acquis en début de l'année, l'économie est assurée d'atteindre une croissance de 1,6% en 2008, même dans le cas de figure où la progression du PIB serait nulle au second semestre. L'objectif fixé par le gouvernement d'un accroissement de la richesse nationale compris entre 1,7% et 2% semble à portée de main. Enhardi d'avoir eu raison contre les experts à propos de la capacité de résistance de l'économie hexagonale, Christine Lagarde, le ministre de l'Economie, s'est déclarée cet après midi confiante dans la capacité de la France à dépasser cette objectif, rapporte Reuters. "Je suis sceptique, parce qu'il leur arrive de se tromper a-t-elle déclaré au sujet de l'estimation de croissance de la Banque de France pour le deuxième trimestre. Pourtant, l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie, présenté également par l'institution financière, corrobore les récentes statistiques économiques indiquant une dégradation de la conjoncture hexagonale : repli de la consommation des ménages, baisse de la production… Cet indice a cédé trois points à 101 points en avril et celui de mars a été révisé en baisse d'un point. "Les perspectives d'activité pour les prochains mois sont dans l'ensemble faiblement orientées", a souligné l'Insee. (C.J)