SOCIETE GENERALE: le rapport final de l'affaire "Kerviel" publié ce soir

23/05/2008 - 11:33 - Option Finance

(AOF) - Nouvel épisode dans l'affaire Jérôme Kerviel, l'ancien trader de la Société Général soupçonné d'avoir pris des positions de 50 milliards d'euros à l'insu de son employeur et dont le débouclage a provoqué une perte de 4,9 milliards. Ce soir, la banque publie le rapport final d'audit interne qu'elle a commandé à PricewaterhouseCoopers et le communiqué du comité spécial qu'elle a formé après la révélation de l'affaire. Si d'après les informations des "Echos", ces documents ne devraient pas comporter de révélations importantes, ils devraient cependant accentuer le mea culpa de l'établissement. Un premier rapport pointait déjà l'insuffisance de certains contrôles, le second devrait aller plus loin en identifiant les postes en cause et en préconisant des réorganisations. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

La Société Générale est l'un des premiers groupes financiers de la zone euro. Son activité s'articule autour de trois grands métiers principaux : la banque de détail pour une clientèle de particuliers et d'entreprises (55% du produit net bancaire), la banque de financement et d'investissement (30%), enfin la gestion d'actifs et la banque privée (14%). Dans la banque de financement et d'investissement, la Société Générale se classe parmi les leaders européens et mondiaux, en marchés de capitaux en euro, produits dérivés et financements structurés. Le 24 janvier 2008, la Société Générale a fait état d'une perte de trading de 4,82 milliards d'euros. Selon le groupe, elle résulte du débouclage de position "frauduleuses" d'environ 50 milliards d'euros prises par un de ses traders. L'enquête pour déterminer les responsabilités de chacun est en cours. Le bénéfice net du groupe a par conséquent été sérieusement amputé. Il s'inscrit en baisse de 81,9% sur l'année à 947 millions d'euros. La banque a rejoint en 2007 le consortium Project Turquoise, un système transactionnel alternatif qui regroupe neuf banques d'investissement.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Points forts de la valeur

- SG est le leader mondial des dérivés actions avec une part de marché de l'ordre de 15 %. - Le groupe bancaire est présent dans des pays à fort potentiel, notamment en Europe de l'Est et continue à s'y développer. - La politique de dividende du groupe est appréciée. - Le titre est opéable.

Points faibles de la valeur

- La Société Générale a échoué plusieurs fois dans ses tentatives de rapprochement avec une autre grande banque, française ou européenne. - Certains analystes jugent que le profil de revenus du groupe est plus heurté et plus volatil que celui de ses concurrents. Il est de plus très dépendant de la croissance des profits issus des activités d'investissement et de financement ainsi que de celle du marché français, en raison de l'exposition forte du groupe à la banque de détail en France. - Société Générale tire la majeur partie de ses bénéfices de la banque d'investissement et des réseaux France. Le groupe doit encore accroître sa présence à l'étranger. - Certains portefeuilles à risques de CIB, la banque d'investissement de Société Générale, pourraient être plus surveillés.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les activités de dérivés actions et produits structurés sont dépendantes de l'évolution des marchés financiers. - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le groupe est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - Enfin l'évolution de la consommation, de l'épargne et du crédit des ménages a également un impact fort sur la Société Générale, dont plus de la moitié des résultats provient de la banque de détail. - La Société Générale est également l'objet de rumeurs régulières sur un éventuel rapprochement avec d'autres banques, françaises ou internationales, même si sa direction estime être en mesure de faire " cavalier seul ". Dans un contexte de concentration, la banque française peut aussi bien être proie que prédateur. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise des crédits à risques américains n'a pas fini d'influencer les résultats des banques européennes. En effet, selon certains analystes, celles-ci pourraient encore avoir à déprécier plusieurs dizaines de milliards d'actifs en 2008. De nouvelles provisions pourraient également fragiliser à nouveau les banques américaines. Sur le dernier trimestre 2007, le taux de défaut des consommateurs a bondi de 35,2% - la plus forte hausse en vingt-quatre ans - pour atteindre 1,4% de l'encours total des crédits. Dans cet environnement à risque, les banques centrales sont intervenues pour la troisième fois : la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque Centrale Européenne, la Banque Nationale Suisse, la Banque du Canada et la Banque d'Angleterre se sont associées pour injecter des liquidités sur les marchés financiers. Un plan de 200 milliards de dollars a été mis en place pour endiguer le regain de tensions sur les taux d'intérêt du marché monétaire.