A quelques semaines de leur mariage, Gaz de France et Suez n'ont pas fait de cadeau à leur concurrent EDF... Ce dernier, qui espérait pouvoir racheter Distrigaz, dont Bruxelles a exigé la cession par Suez, devra se contenter d'un lot de consolation. En effet, Suez a annoncé être entré en négociations exclusives avec l'italien ENI pour l'achat de ses 57% dans Distrigaz, le distributeur belge de gaz, écartant les candidatures d'EDF et de l'allemand E.ON.
Parallèlement, GDF a confirmé avoir choisi EDF comme repreneur de ses 25,5% dans le producteur belge d'électricité SPE. SPE produit environ 10% de l'électricité belge et a réalisé un chiffre d'affaires de 2,2 MdsE en 2007, mais la société est deux fois plus petite que Distrigaz.
De plus, EDF devra composer avec l'autre actionnaire de SPE, le britannique Centrica, qui possède lui aussi 25,5% du capital, et qui pourrait encore exercer son droit de préemption sur les titres vendus par GDF...
Selon la presse du jour, les dirigeants d'EDF seraient particulièrement mécontents, estimant avoir remis la meilleure offre pour Distrigaz, mais avoir été écartés pour des raisons politiques... Des accusations que conteste catégoriquement Suez.
Rappelons que le gouvernement belge n'avait pas caché son hostilité à une reprise de Distrigaz par EDF, craignant la mainmise d'un "duopole français" sur l'énergie belge. Au point que Nicolas Sarkozy avait rappelé sèchement au Premier ministre belge Yves Leterme qu'"il n'y a aucune raison que tout le monde ait le droit de concourir pour acheter Distrigaz sauf EDF".
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