(AOF) - Crise financière, acte II. D'après le baromètre sectoriel trimestriel mondial d'Euler-Hermes, les contre-chocs sur l'ensemble des secteurs de l'économie vont se multiplier dans les prochains mois. Déjà, la construction est touchée dans plusieurs pays et les mauvaises nouvelles sont à prévoir jusqu'en 2009 au moins. Pour Euler Hermes, la fragilité de certains secteurs amplifiera le fléchissement de l'activité mondiale cette année. "Au-delà des premiers retournements sectoriels (…) viennent s'ajouter les premiers effets tangibles sur les entreprises des envolées des matières premières. Plusieurs secteurs font ainsi de plus en plus difficilement face aux détériorations de rentabilité", a estimé Karine Berger, directrice des études d'Euler Hermes. Du fait des surévaluations passées, les secteurs du bâtiment aux Etats-Unis, en Espagne, dans une moindre mesure au Royaume-Uni, ont été les premiers emportés. A l'exception de l'Allemagne, toutes les autres économies européennes sont également frappées par un ralentissement brutal de la construction et un resserrement drastique des conditions d'accès au crédit. Auparavant moteur de la croissance mondiale, la consommation américaine semble enrayée par la cure de désendettement imposée par la crise financière. Les secteurs de l'automobile et de la distribution souffrent d'une baisse de la demande que ne compense pas la bonne santé des pays émergents. Sans compter que l'envolée des prix du pétrole et des matières premières dans leur ensemble pèse également sur ces secteurs. L'investissement semble encore épargné par le ralentissement mondial. Les secteurs des biens d'équipement (machines) et ceux des biens intermédiaires (acier, chimie), tirent encore leur épingle du jeu grâce à la demande de l'Asie émergente en biens d'équipement pour l'investissement productif, qui traduit la poursuite de la hausse des capacités de production.