(AOF) - Le spectre de Northern Rock plane sur la City. La banque Bradford & Bingley chute de près de 16,15% à 74 pence depuis ce matin, après un profit warning et entraîne à sa suite l'ensemble du secteur bancaire britannique. Lloyds TSB cède 1,43% à 378,75 pence, Royal Bank of Scotland recule de 0,88% à 226,50 pence et HBOS perd 10% à 360 pence. Des établissements plombés par le choc provoqué par l'annonce de la baisse de 48% du résultat du spécialiste du crédit immobilier. Hors exceptionnels, l'établissement a publié un bénéfice de 56 millions de livres pour les quatre premiers mois de 2008, contre 108 millions un an plus tôt. Les analystes s'attendaient à un gain compris entre 160 et 200 millions. Les termes "dépréciations" et "défauts de paiement" sont apparus pour expliquer la perte nette de 8 millions de livres que le groupe compte enregistrer sur la période. Très exposé au marché du crédit immobilier et plus particulièrement au secteur sinistré de l'investissement locatif, Bradford & Bingley a évoqué "des conditions économiques difficiles qui ont conduit à une baisse des marges d'intérêts et à une augmentation des arriérés". Dans ce contexte, l'établissement n'a eu d'autres choix que de s'ouvrir à un investisseur extérieur. Le fonds texan TPG va racheter 23% du capital du groupe en y injectant 179 millions de livres. De plus le groupe, qui a annoncé hier le départ de son ancien directeur général, Steve Crashaw, a rendu publique une baisse d'un tiers du prix auquel son augmentation de capital sera effectuée. Cette opération a été annoncée, il y a un mois. La levée de fonds a été ramenée à 258 millions de livres, contre 300 millions prévu initialement. Les investisseurs, qui ont déjà mal vécu la nationalisation de Northern Rock par l'Etat britannique, semblent particulièrement méfiants vis à vis de cette nouvelle information. M.S