L'ancien supérieur de Jérôme Kerviel critique la direction de la SOCGEN

04/06/2008 - 11:16 - Option Finance

(AOF) - Dans une interview accordée au "Figaro", Eric Cordelle, le supérieur hiérarchique direct de Jérôme Kerviel d'avril 2007 à janvier 2008 est revenu sur le scandale qui a éclaboussé la banque au début de l'année. Aujourd'hui licencié de l'établissement de la Défense, il met en cause la direction générale qui l'a "laissé sans feuille de route" pour exercer ses fonctions de chef d'équipe. "Je pense avoir fait mon boulot avec les cartes que j'avais", a estimé Eric Cordelle qui a rappelé que son poste à responsabilité ne correspondait pas à son métier initial d'ingénieur financier : "je ne suis pas trader. Ce ne sont pas les mêmes métiers, ni les mêmes mentalités ou la même échelle de temps". Le supérieur de Jérôme Kerviel, le trader soupçonné d'avoir pris sans autorisation des positions dont le débouclage a provoqué une perte de trading de 4,9 milliards d'euros, a estimé qu'un "chef de desk expérimenté aurait probablement pu déceler les fraudes de Jérôme (Kerviel, ndlr)". Il a reproché à la direction de la Société Générale de l'avoir nommé à ce poste sans expérience de trading et sans lui donner de feuille de route. Au sujet de l'alerte lancée par Eurex en novembre sur les positions de Jérôme Kerviel, Eric Cordelle a déclaré : "concrètement, le jour où il a passé l'opération, je n'ai absolument rien vu. Il faut bien avoir en tête que tout cela est dématérialisé. Personne n'a rien vu. Ni moi, ni les autres traders. (…) Concernant les alertes Eurex, les gens du service de la déontologie sont allé voir directement Jérôme (Kerviel, ndlr) pour l'interroger sans m'en avertir. (…) Si j'avais connu le montant des transactions en cours avec l'Allemagne, j'aurais bien sûr sauté au plafond. J'étais responsable du desk, mais il y a tout un tas de département de contrôles qui sont indépendants. (…) On se repose sur les fonctions de contrôle. On leur fait confiance".