(AOF) - Preuve que les marchés financiers redoutent une rechute des valeurs bancaires, les professionnels des marchés dérivés ont commencé à augmenter leurs paris baissiers sur les banques depuis une semaine. Ils craignent une nouvelle vague d'augmentations de capital dans certains établissements, qui pèseraient lourdement sur les cours de Bourse. Les mauvaises nouvelles se succèdent en effet depuis quelques jours pour le secteur, en particulier pour la banque d'affaire Lehman Brothers. D'après le "Wall Street Journal", celle-ci a même commencé à acheter ses propres actions, alors que son titre subit une forte baisse en Bourse. Hier, le quotidien avait annoncé s'attendre à ce que l'établissement enregistre une perte au deuxième trimestre et n'a pas exclu une augmentation de capital. En Europe, la situation n'est pas meilleure. JP Morgan s'attend à de nouvelles dépréciations pour de grands groupes, comme Société Générale, Natixis, Credit Suisse ou Deutsche Bank. Le volume des puts (droit de vendre) sur plusieurs banques américaines a progressé significativement la semaine dernière, après deux mois de baisse régulière, signe que les investisseurs ne parient plus sur une reprise immédiate de l'activité dans la finance. Le point de départ de ce mouvement a été donné par la publication de plusieurs notes de brokers faisant état d'une baisse des prévisions de résultats. Hier, on dénombrait deux contrats "put" pour un "call" (droit d'acheter), sur le titre Merrill Lynch. Les paris baissiers sur le titre Morgan Stanley ont atteint un plus haut depuis cinq mois hier et le volume de ceux concernant Citigroup a progressé de 14% depuis le début de l'année. En Europe, la tendance baissière a pris un peu plus de temps à s'installer, mais déjà le phénomène touche les helvètes Credit Suisse et UBS, la Société Générale ou encore Deutsche Bank, des groupes qui devraient traverser de nouvelles épreuves, d'après les analystes.