(AOF) - Le soutien de la Réserve fédérale aux banques américaines ne doit pas être à sens unique. C'est, en substance, ce qui ressort des déclarations de David Nason, secrétaire adjoint chargé des institutions financières au sein du Trésor américain, selon le "Financial Times". Lors de la chute de Bear Stearns au début de l'année, les autorités américaines ont pris une série de mesures sans précédent pour soutenir les entreprises du secteur financier, mais aujourd'hui, l'Etat souhaite en contrepartie renforcer la législation pour les entreprises bénéficiant de ses aides. Depuis quelques mois maintenant, de nombreux établissements bancaires sont autorisés à se refinancer, à taux d'escompte, auprès de la Fed. Auparavant, cette solution n'était disponible qu'aux institutions de dépôt, qui en échange de cet avantage, devaient fournir des garanties supplémentaires aux autorités. Pour David Nason "si les entreprises peuvent bénéficier du soutien du gouvernement, il doit y avoir un coût réglementaire". La Sec (Security and Exchange Commission), le gendarme boursier américain, ainsi que la Réserve fédérale, seraient donc tous trois en train d'étudier un arrangement approprié pour partager leurs informations sur les gros groupes bancaires. Si l'objet des discussions, traiter de la même manière les établissements ayant recours au refinancement par la Fed, semble justifié, un renforcement de la législation pourrait être néfaste pour l'économie, d'après le secrétaire d'Etat. Celui-ci redoute en effet une baisse significative des prises de risques qui inhiberait la croissance économique. Dans ces conditions, le Trésor américain soutien l'idée d'une collaboration entre les deux organismes financiers, ainsi qu'une base d'information commune pour les banques d'une taille certaine.