Stratégie  : les perspectives de taux et de change de la Société Générale

06/06/2008 - 15:35 - Boursier.com

La banque parie sur le statu quo monétaire en Europe...

Le stratège explique que le rééquilibrage de la balance commerciale américaine a commencé grâce à une forte baisse du dollar. En effet, le déficit commercial américain s'est rétréci considérablement si l'on exclut le déficit pétrolier. Le dollar a baissé de 25% depuis son pic de janvier 2002. Selon lui, cet ajustement est sain, même s'il s'avère douloureux pour beaucoup de pays du G10. La baisse du dollar a cependant des limites puisqu'elle est porteuse de risques d'une ruée financière hors des Etats-Unis. D'après Vincent Chaigneau, les dernières paroles de Bernanke visent à casser la spirale dollar/pétrole et non pas à promouvoir une forte reprise du dollar. Malgré le niveau d'exportation qui vient au secours de l'économie américaine, Vincent Chaigneau constate que le consommateur souffre du ralentissement des revenus nominaux avec une hausse du taux de chômage, d'une hausse de l'inflation entrainée par la remontée des prix de l'essence, de la baisse du prix des maisons et du resserrement des conditions de crédit. A propos du marché immobilier, Vincent Chaigneau précise qu'historiquement la baisse du prix des maisons et la hausse du chômage sont les causes majeures des défauts sur les prêts immobiliers. La baisse des taux de la Fed va soulager, selon lui, les consommateurs, mais les défauts sur prêts à la consommation ne vont pas baisser avant fin 2008 compte tenu des délais d'ajustement traditionnels. Même si les banques ont procédé à des augmentations de capital pour compenser les pertes colossales provoquées par la crise du " subprime ", la consolidation a, selon lui, commencé : " Si elles (les banques) doivent réduire le levier financier, elles seront bien moins enclines à prêter de l'argent ". Il explique également que le prix des maisons arrêtera de baisser avant que le stock de maisons disponibles ne soit totalement absorbé, mais il faudra au préalable une hausse de la demande. " Il n'y a pas de signes rassurant pour l'instant ". Les mises en saisie sont sous-estimées car les banques tardent à expulser les mauvais payeurs. Les prix vont encore baisser. La dynamique relative des rendements hypothécaires, des revenus et du prix des maisons se traduit par une forte hausse de la capacité des ménages à acheter. C'est une capacité théorique qui ne traduit pas le resserrement des conditions de crédit. La Société Générale pense que la BCE va rester en statu quo sur l'année qui vient contrairement à l'avis du marché qui table sur une hausse de 25 point de base d'ici la fin de l'année. En ce qui concerne le crédit, il insiste sur le fait que le secteur financier continue de diriger la tendance. Ce secteur s'est resserré mais il s'est stabilisé avant les secteurs non-financiers. L'indicateur de risque systémique reste, selon lui, élevé. La concentration des défauts attendus sur le marché du crédit, reste très élevée malgré le rétablissement de la hiérarchie des spreads après l'intervention de la Fed mi-mars. L'amélioration de la situation sur le secteur des financières a permis aux banques d'émettre à la fois de la dette senior et de la dette subordonnée mais des risques persistent notamment de " credit crunch ". En conclusion, les analystes de la Société Générale estiment qu'à court terme, une remontée limitée des spreads est envisageable à cause d'une possible dégradation de la situation économique, mais il précise qu'une amélioration continue de la situation dans le secteur bancaire devrait permettre un resserrement des spreads à moyen terme



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