(AOF) - En réponse aux déclarations du patron de la Banque centrale européenne, hier, Credit Suisse a modifié sa stratégie d'allocation d'actifs. Le gouverneur n'exclut pas une hausse des taux directeur, afin de lutter contre l'inflation et les économistes de la banque suisse estiment à 90% les chances pour qu'elle intervienne dès le 3 juillet. Il recommande de sous-pondérer de 30% les actions d'Europe continentale, contre -20% précédemment. Il conseille également de favoriser les valeurs non-cycliques de court terme plutôt que les titres cycliques, exposés aux variations des matières premières. "L'Europe a toujours été porteuse du risque le plus élevé de stagflation parmi les économies développées, explique Credit Suisse, (…) La BCE a besoin d'un ralentissement de la croissance du PIB en dessous de 1% pour créer une capacité de réserve dans l'économie". Le ralentissement devrait donc être plus important que prévu par les entreprises européennes et leurs profits devraient en subir les conséquences, d'après le broker. Celui-ci observe également que la hausse des salaires connaît un sérieux coup de frein et que l'euro devrait rester élevé pour le moment, ce qui devrait avoir un impact négatif sur l'activité. En conséquence, le bureau d'études est surpris que les anticipations de croissance des entreprises n'aient toujours pas été réévaluées. Etant donné que, selon Credit Suisse, l'Europe continentale est proche d'un scénario de stagflation, il recommande d'acheter les secteurs non-cycliques comme les télécoms, les pharmaceutiques, l'énergie et les biens de première nécessité. En revanche, le broker conseille vivement de sous-pondérer les secteurs cycliques que sont les biens de consommation, en particulier l'automobile, et toutes les branches exposées à la hausse des prix des matières premières.