Pour la première fois, le patron de la Société Générale fait son mea culpa ! Dans un entretien publié sur le site Internet 'Mediapart', Daniel Bouton admet que le trader Jérôme Kerviel a "exploité" les défaillances des contrôles de la banque pour mener à bien ses opérations spéculatives.
Le président de la banque (qui vient d'en céder la direction générale) a estimé que "les contrôles ont été menés conformément aux règles par chacune des sections concernées", mais qu'il a manqué un "dispositif horizontal de supervision du risque de fraude, de mise en commun des informations". En dissimulant ses positions sur les marchés à terme, Kerviel a fait perdre 4,9 MdsE à la banque fin janvier dernier, en pleine crise des crédits "subprimes".
Ce matin le 'Financial Times' revient également sur l'affaire Kerviel, affirmant qu'un comité d'audit interne de la Société Générale aurait été alerté dès le mois d'avril 2007 sur les agissements du trader, mais qu'aucune mesure n'a été prise pour l'arrêter. Selon des documents judiciaires communiqués au quotidien britannique, un contrôleur financier de la banque, Vincent Guyot, a indiqué aux policiers que dès mars 2007, les opérations de Jérôme Kerviel pouvaient être assimilées à de "véritables opérations fictives sans signification économique".
Pendant ce temps, l'enquête judiciaire se poursuit : hier, les juges ont 'visité' la salle des marchés de la banque de la défense, à l'invitation de celle-ci... Les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset ont ainsi pu visualiser les lieux et les places qu'occupaient les différents protagonistes de l'affaire.
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