Les banquiers centraux ont largement recentré leur attention sur les craintes inflationnistes récemment, note le patron de la recherche économique d'Unicredit, Marco Annunziata, dans une note diffusée hier soir. Si la position de la BCE n'est pas surprenante, le revirement de la Fed, le durcissement du ton de la Banque d'Angleterre ou de la Banque du Canada sont plus surprenants mais montrent la préoccupation actuelle des grands argentiers. "Ont-ils raison ?", s'interroge l'économiste, et "agiront-ils avec autant de détermination que le marché le pense ?".
"Je pense qu'un resserrement monétaire à ce moment clef serait prématuré et risqué, et que les banques centrales sont plus loin d'un cycle de resserrement que le marché ne l'estime, et qu'ainsi les anticipations de hausse de taux sont excessives. Je maintiens également que la stratégie de communication de la BCE s'est révélée décevante à un moment très délicat et décisif. J'ai cependant une certaine sympathie pour les préoccupations des banques centrales", explique Annunziata, qui précise que si les prix des matières premières continuent à grimper, l'inflation sera à coup sûr un problème mais pas le seul alors que l'économie entrera en récession. "Il s'agirait d'un scenario très adverse, évidemment sans vainqueur", poursuit l'économiste, qui craint qu'en cas de poursuite de la flambée des cours des matières premières, la situation n'échappe aux banquiers centraux...
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