L'inflation et la hausse des taux courts ne feront pas que des malheureux... En effet, elles devraient entraîner une hausse de la rémunération des quelque 40 millions de Livrets A. Leur taux pourrait ainsi passer de 3,5% actuellement (depuis le 1er février) à 3,75% voire à 4%, ce qui le porterait à son niveau le plus élevé depuis plus de 10 ans (4,5% en 1986, abaissé à 3,5% en février 1996).
Dans la foulée, les taux des autres livrets réglementés (Livret d'épargne populaire, Livret de développement durable, Livret bleu...) devraient eux aussi augmenter. Même les livrets bancaires non réglementés devraient être forcés de s'aligner s'ils veulent conserver leur clientèle, d'autant que toutes les banques pourront bientôt distribuer le Livret A !
Le prochain taux sera calculé pour la première fois selon une nouvelle méthode établie en janvier, moins favorable à l'épargnant que la précédente (elle-même créée pour "dépolitiser" la décision). Il correspondra désormais à la moyenne arithmétique entre l'inflation hors tabac (3,3% en mai) et la moyenne mensuelle des taux courts (Euribor 3 mois, à 4,96% actuellement, et Eonia, à 4%), arrondie au quart de point le plus proche, ce qui ferait ressortir un taux de 4%.
Certes, ce sont les chiffres du mois de juin qui feront référence pour fixer le taux au 1er août, mais "on se dirige tout droit vers un taux de 4% en vertu de la nouvelle formule", prédit un expert cité ce matin par 'Les Echos'. Attention cependant : le gouverneur de la Banque de France a le droit de proposer au gouvernement de déroger à la formule, en invoquant des "circonstances exceptionnelles".
Un argument déjà employé en janvier dernier pour limiter la hausse au 1er février à 3,5% (l'ancienne méthode faisait déjà atteindre les 4%). Dans la foulée, le gouvernement avait décidé de changer la formule de calcul. Par ailleurs, comme en janvier, Bercy ne manquera pas de souligner le risque que fait peser une hausse du taux du livret A sur le coût des emprunts des organismes de HLM, que le Livret A finance. Enfin, les assureurs-vie verront d'un mauvais oeil des placements liquides entièrement défiscalisés rivaliser avec le rendement de leurs contrats en euros (4% en moyenne en 2007), même si les livrets réglementés sont tous plafonnés...
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