(AOF) - Nouvel épisode dans la saga Deutsche Postbank (-0,02% à 60,09 euros). Après les déclarations d'Eric Strutz, le directeur financier de Commerzbank (+4,15% à 19,56 euros), qui avait déclaré la semaine dernière qu'une fusion de son groupe avec Dresdner Bank et la banque postale était "une option de consolidation parmi d'autres", il semblerait que les liens se resserrent entre la filiale d'Allianz (+1,70% à 112,86 euros) et Commerzbank. D'après le "Handelsblatt", le bancassureur a entamé l'examen des comptes de Commerzbank et cette dernière a eu accès à des données sensibles de Dresdner. Convoitée par l'ensemble des groupes bancaires allemands et par de nombreux européens, Deutsche Postbank est considérée par beaucoup comme un actif stratégique, grâce à sa forte implantation sur l'ensemble du territoire allemand. Pour le groupe Allianz, elle représenterait un véhicule de distribution de ses produits d'assurance sans précédent. De plus, elle viendrait diminuer le poids de sa filiale Dresdner, très fragilisée par la crise du "subprime", dans les comptes du bancassureur. Un rachat de Deutsche Postbank par un consortium regroupant Allianz et Commerzbank aurait les faveurs de la classe politique allemande. Pour le broker JP Morgan, une fusion des trois groupes donnerait naissance à un géant bancaire, mais surtout, elle serait bénéfique à l'ensemble des parties concernées. Cependant, Postbank n'est plus la seule candidate pour une opération de fusion-acquisition en Allemagne, a estimé le bureau d'étude aujourd'hui. JP Morgan juge désormais que Citibank, la branche allemande de Citigroup et Dresdner PCC, une filiale d'Allianz, constituent des alternatives sérieuses pour les groupes souhaitant grossir outre-Rhin. Cette nouvelle concurrence pour Postbank aurait pour effet de rendre la filiale de Deutsche Post moins attractive car moins rare, et donc de faire baisser sa valeur, d'après le bureau d'études. Dans ce nouveau schéma de consolidation à trois options, la banque postale apparaît comme la plus onéreuse avec une valorisation de marché de 11,4 milliards d'euros. Pour JP Morgan, Dresdner, avec une valeur d'environ 7,5 milliards d'euros est plus attractive tandis que Citibank, estimée à 5 milliards d'euros, souffre d'un business mix moins attirant. Dans ces conditions, JP Morgan recommande d'accroître son exposition à Dresdner PCC via les actions d'Allianz. M.S (AOF)
Finance - Banques
La crise des crédits à risques américains n'a pas fini d'influencer les résultats des banques européennes. En effet, selon certains analystes, celles-ci pourraient encore avoir à déprécier plusieurs dizaines de milliards d'actifs en 2008. De nouvelles provisions pourraient également fragiliser à nouveau les banques américaines. Sur le dernier trimestre 2007, le taux de défaut des consommateurs a bondi de 35,2% - la plus forte hausse en vingt-quatre ans - pour atteindre 1,4% de l'encours total des crédits. Dans cet environnement à risque, les banques centrales sont intervenues pour la troisième fois : la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque Centrale Européenne, la Banque Nationale Suisse, la Banque du Canada et la Banque d'Angleterre se sont associées pour injecter des liquidités sur les marchés financiers. Un plan de 200 milliards de dollars a été mis en place pour endiguer le regain de tensions sur les taux d'intérêt du marché monétaire.