Le feuilleton du mariage annoncé entre Suez et GDF n'en finit pas de rebondir ! Après le coup d'éclat de François Pinault, candidat au rachat du pôle Environnement de Suez, c'est Bruxelles qui vient encore compliquer l'affaire en exigeant de nouvelles concessions... Gaz de France, qui a réuni hier son conseil d'administration, a admis que "les remèdes à apporter dans le domaine du gaz en Belgique devront vraisemblablement être plus étendus que ceux qui avaient été initialement proposés"... sans plus de précision.
Le groupe confirme la poursuite du processus de fusion, mais souligne "la nécessité d'une gouvernance équilibrée du futur ensemble" et surtout, l'importance "d'une juste valorisation" (un avertissement à ceux qui réclament une amélioration de l'offre sur Suez).
Ce matin, le quotidien 'La Tribune' affirme que Bruxelles exigerait rien de moins que la cession totale de Distrigaz, la filiale de distribution de Suez, qui, avec un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 3 MdsE, constitue un des éléments-clés de la fusion avec GDF. Suez a même augmenté de 4,6% sa participation dans Distrigaz début septembre, la portant à 61,84%.
Toujours selon le quotidien économique, Bruxelles autoriserait Suez à conserver ses contrats de long terme avec Distrigaz pendant 5 ans. Mais sans cet actif, les synergies de fusion, actuellement estimées à 1,1 MdE à horizon 2009, ne seraient pas atteintes avant 4 à 5 ans, selon des sources anonymes chez Suez, citées par le quotidien économique.
Une chose est sûre : les discussions s'annoncent très serrées dans les prochaines semaines entre GDF et Suez sur les modalités de fusion, car à force de concessions, Suez risque d'être vidé d'une partie de sa substance... Bruxelles, de son côté, a reporté son verdict d'une semaine, au 24 novembre. Entre temps, le terrain est libre pour d'éventuels prédateurs de Suez (Enel n'est plus candidat, mais la presse évoque ce matin l'allemand RWE...), qui savent désormais où trouver preneur pour la branche environnement.
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