HUNTSMAN : sa cession à Apollo Management dans l'impasse

19/06/2008 - 14:36 - Option Finance

(AOF) - Début juillet 2007 Huntsman suscitait bien des convoitises. Aujourd'hui, la vente du chimiste américain semble compromise. La crise financière liée à celle des subprimes est passée par là. Le fond d'investissement Apollo Management, qui avait emporté la mise face au chimiste néerlandais Basell, a annoncé que la situation financière d'Huntsman remettait en question son financement bancaire. Selon Apollo, le niveau net de l'endettement de Huntsman couplé à des bénéfices inférieurs aux attentes compromet le succès de la fusion. Début juillet 2007, Apollo Management, via sa filiale chimique Hexion avait relevé son offre d'achat sur le groupe chimique américain à 6,5 milliards de dollars (hors reprise de dettes). Apollo démontrait là sa volonté de l'emporter face au chimiste néerlandais Basell. Une quinzaine de jours plus tôt, Huntsman avait accepté l'offre de rachat de son concurrent néerlandais Basell pour environ 5,6 milliards de dollars, dette comprise. Huntsman, basée à Salt Lake City et Houston, est l'un des spécialistes mondiaux des pigments et composés chimiques. Ses principaux clients sont les secteurs de l'automobile, du textile et de l'agriculture. De son côté, Basell, ancienne coentreprise de BASF et Royal Dutch Shell, est notamment le premier producteur mondial de polypropylène, plastique utilisé dans l'industrie automobile ou l'emballage. Le groupe, dont le siège social est à Hoofdorp, aux Pays-Bas, emploie 6.000 salariés répartis dans 26 pays. Sur les trois premiers mois de l'année, les bénéfices ajustés du groupe sont ressortis en baisse de 70% par rapport au même trimestre de l'année dernière. (AOF)

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Les experts tablent sur une progression de la production chimique européenne de 1,9 % seulement cette année, nettement moins que les 2,6 % atteints en 2007. Au niveau international, la hausse du prix des matières premières sera particulièrement dure pour les chimistes de spécialités comme les suisses Clariant et Ciba, estime Moody's. Contrairement aux géants de la pétrochimie comme BASF, ils ont, en effet, plus de difficulté à accroître leurs prix de vente auprès de clients qui cherchent à réduire leurs coûts, comme les constructeurs automobiles. L'agence de notation Moody's considère que le coût élevé des matières premières et de l'énergie, la tension sur les exportations causée par la force des monnaies européennes, et la pression concurrentielle des pays émergents comme la Chine et l'Inde représentent des risques de long terme pour l'industrie chimique européenne.