France / Eco : l'INSEE mise sur le coup de la panne de croissance sur le reste de l'année

20/06/2008 - 06:54 - Boursier.com

Dans sa dernière note de conjoncture, l'INSEE n'hésite pas à qualifier la croissance enregistrée au premier trimestre 2008 dans le monde "d'embellie...

Dans sa dernière note de conjoncture, l'INSEE n'hésite pas à qualifier la croissance enregistrée au premier trimestre 2008 dans le monde "d'embellie passagère", misant sur une poursuite du "ralentissement à l'oeuvre depuis la mi-2007" sur le reste de l'année 2008. "Trois évolutions continuent en effet de peser sur l'économie mondiale. En cause, tout d'abord, la chute de la construction immobilière, qui ne donne pas de signal d'accalmie et touche aussi bien les États-Unis que l'Irlande, l'Espagne ou le Royaume-Uni", explique l'INSEE, qui voit également d'un mauvais oeil "le renchérissement des matières premières agricoles et pétrolières, dont la poursuite alimente la hausse des prix à la consommation". La ponction ainsi opérée sur le pouvoir d'achat vient s'ajouter à la baisse de valeur du patrimoine immobilier pour freiner la consommation des ménages. Enfin, la crise des marchés financiers "incite les banques à freiner le crédit" et tend à se prolonger. La France n'échappera pas à la sanction, même si elle a plutôt bien résisté en début d'année. "Les enquêtes de conjoncture signalent désormais un retournement des anticipations des chefs d'entreprise qui touche l'ensemble des secteurs", précise l'Institut, qui estime que "la production manufacturière ne devrait plus guère croître au cours des prochains trimestres". Dans le même temps, la consommation des ménages tangue, comme dans les autres pays industrialisés. "En outre, la France subit à son tour un retournement du marché immobilier. L'investissement résidentiel des ménages, encore en croissance l'année dernière, devrait nettement baisser en 2008, comme le laisse attendre la chute des mises en chantier du début d'année", poursuit l'INSEE. En conséquence, le verdict est lourd : l'organisme prévoit une croissance nulle à faible d'ici la fin de l'année (+0,0 % à +0,2 % par trimestre). Sur l'ensemble de l'année elle serait limitée à 1,6%. La baisse du chômage, encore sensible au premier trimestre, devrait quasiment s'interrompre et le taux de chômage s'établirait à 7,1% en France métropolitaine en fin d'année, selon l'INSEE. Mais ce n'est pas tout : deux nouveaux aléas s'ajoutent à ceux qui dominaient déjà (pétrole, taux de change, vitesse de résorption des tensions financières,...). D'une part, si la chute des mises en chantier du début d'année se poursuivait dans les mois à venir, l'investissement des ménages pourrait amputer davantage encore la croissance française. À l'inverse, la bonne résistance dont a fait preuve jusqu'à présent l'investissement des entreprises pourrait se prolonger un peu plus longtemps qu'anticipé et soutenir ainsi l'activité, dans un contexte où des tensions persistent encore sur l'appareil de production, conclut l'INSEE.



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