LAGARDERE: Un fonds d'Axa détient 10,01% du capital

23/06/2008 - 11:11 - Option Finance

(AOF) - Le fonds AllianceBernstein, contrôlé par Axa, a annoncé à l'AMF avoir franchi en hausse le seuil de 10% du capital de Lagardère. Le fonds détient désormais 10,01% du capital et 7,75% des droits de vote. A la Bourse de Paris, le titre Lagardère progresse de 1,43% à 37,71 euros, figurant ainsi parmi les plus fortes hausses du SRD. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

AMF (Autorité des marchés financiers) : L'autorité des marchés financiers est née du rapprochement de la COB, du CMF et du CDGF (conseil de discipline de la gestion financière). Créée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation des marchés. L'AMF a quatre missions principales, réglementer, autoriser, surveiller et sanctionner. Ses compétences s'étendent aux opérations et informations financières, aux produits d'épargne collective, aux marchés, aux professionnels, sur lesquels elle peut exercer des contrôles ou lancer des enquêtes. Franchissement de seuil : Acte par lequel une société dépasse à la hausse ou à la baisse un certain pourcentage dans le capital d'une autre société. Ces dépassements sont définis par les autorités de marché et imposent une publication de la part de l'acquéreur ou du cédant. Ces seuils sont fixés par paliers à 5 %, 10 %, 15 %. A partir d'un certain seuil, la société agissant sur le capital est tenue de déclencher une offre publique (d'achat, de retrait.). Droit de vote : Une action ordinaire comporte un droit de vote, que l'actionnaire peut exercer lors des assemblées générales de la société cotée et qui lui permet de participer aux principales décisions dans la vie de l'entreprise. Il existe des actions à droit de vote simple, double ou sans droit de vote mais celui-ci est inhérent à la qualité d'actionnaire : il est une reconnaissance du risque financier pris par l'actionnaire en investissant dans la société.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Lagardère a organisé ses activités médias en quatre branches. Lagardère Services regroupe ses activités de distribution de presse et de produits de communication et de loisirs. Il s'agit de la plus importante branche du pôle médias, avec plus de 40% des ventes. Lagardère Publishing comprend ses activités d'édition et de distribution de livres. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. En rachetant la branche édition de l'Américain Time Warner, le groupe français est devenu l'un des leaders mondiaux du secteur. Lagardère Active réunit, d'une part, les activités d'éditeur de magazines du groupe (Elle, Paris Match…) et, d'autre part, ses activités audiovisuelles (Europe 1, Canal J…) et numériques. Lagardère Sports est, elle, spécialisée dans la gestion et le marketing des droits sportifs. Enfin, le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente l'autre pôle d'activité du groupe qui détient une participation de 12,51% dans EADS. Lagardère a signé un protocole d'accord définitif concernant la prise de participation majoritaire de Butler Capital Partners dans le groupe Virgin. Virgin est l'un des leaders en France de la distribution de produits culturels, avec un chiffre d'affaires consolidé de l'ordre de 400 millions d'euros.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendant des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel. -Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui se traduit par une réduction de la décote de conglomérat qui lui était appliquée grâce à la cession de la moitié de sa participation dans EADS. - La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée. - Le groupe souhaite renforcer sa présence dans les contenus media à fort potentiel. Il a ainsi racheté Sportfive, leader européen dans la gestion des droits marketing et audiovisuels sportifs, qui devrait lui assurer des revenus récurrents et bien margés.

Les points faibles de la valeur

- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat. - Les activités distribution s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive. - Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer à réduire la décote du titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Le marché mondial est dominé par Boeing avec 1413 commandes nettes en 2007, contre 1341 pour son challenger Airbus. Ce dernier doit affronter un dollar de plus en plus faible qui, selon ses dirigeants, menace sa compétitivité. C'est pourquoi ses bonnes performances commerciales ne remettent pas en cause son plan stratégique de réduction des coûts, Power 8. Des mesures supplémentaires sont d'ailleurs en préparation. L'autre plan, " Vision 2020 " vise à développer les activités hors de la zone euro, en menant notamment des acquisitions aux Etats-Unis. EADS souhaite également réduire sa dépendance envers l'aviation civile, qui constitue 65% de son chiffre d'affaires, une activité cyclique qui exige des investissements lourds. Il s'agit d'imiter en cela Boeing, dont l'aviation commerciale représente 47% seulement de son activité.

Communication - Medias

Plusieurs éléments remettent en cause le modèle économique des chaînes de télévision hertzienne. Premièrement, le gouvernement a annoncé, dès 2009, la fin de la publicité pour les chaînes publiques. Le manque à gagner pourrait être en partie compensé par une taxe sur les recettes des chaînes privées, qui sont hostiles à cette décision. L'autre tendance importante est l'inexorable progression d'audience de la télévision numérique terrestre (TNT). Enfin, l'Internet à haut débit représente lui aussi une menace. Pourtant, le média télévisuel pourrait être renforcé par la directive européenne "services de médias audiovisuels sans frontières", qui devrait être transposée en France en 2008. Elle prévoit une augmentation du volume publicitaire sur les antennes, ce qui pourrait permettre aux chaînes privées de profiter d'un relais de croissance au détriment des autres médias comme la presse et la radio.