SAFRAN a racheté le néerlandais Sdu-Identification BV

24/06/2008 - 08:37 - Option Finance

(AOF) - Safran a annoncé l'acquisition du néerlandais Sdu-Identification BV (Sdu-I), fabricant de passeports et documents d'identité sécurisés. Avec un chiffre d'affaires supérieur à 90 millions d'euros en 2007, Sdu-I est l'un des premiers fabricants européens de documents d'identification sécurisés (permis de conduire, cartes d'identité et passeports électroniques et biométriques), a précisé le groupe. La société est l'un des spécialistes mondiaux de la technologie d'intégration de pages en polycarbonate à haute sécurité. Le montant de la transaction n'a pas été divulgué. L'acquisition de Sdu-I marque une étape décisive dans le développement de l'activité Sécurité de Safran et s'inscrit parfaitement dans la stratégie de croissance de notre Groupe ", a déclaré Jean-Paul Herteman, président du directoire de Safran. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Safran est issu de la fusion de Sagem (deuxième groupe français de télécommunications, troisième groupe européen en électronique de défense et de sécurité) et de Snecma (groupe industriel aéronautique et spatial de premier plan, spécialisé dans la propulsion, les équipements et les services associés). Le groupe, qui emploie 62 000 personnes, est organisé en quatre branches d'activité : Propulsion aéronautique et spatiale, Equipements aéronautiques, Défense Sécurité, Communications. Il réalise 54% de son chiffre d'affaires en Europe, 27% en Amérique du Nord, 9% en Asie et 10% dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe se répartissait, au 31 décembre 2007, entre le public (39,4%), l'Etat (30,4%), les salariés (20,7%), Areva (7,4%) et l'autocontrôle (1,7%).

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le 3ème acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). Par ailleurs, la biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorables avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés. - Avec la cession de Sagem Communications, Safran confirme le recentrage progressif sur son coeur de métier, à savoir les activités de la Propulsion et des Equipements aéronautiques. - La crise traversée par la direction du groupe et la découverte d'irrégularités comptables font partie du passé, depuis qu'un nouvel Etat-major a pris les rênes du groupe.

Les points faibles de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, aux yeux de la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, la faiblesse du dollar affectant la rentabilité. -Les investisseurs restent en attente d'une décision stratégique sur la téléphonie mobile qui plombe les résultats du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. Il est aussi sensible à l'évolution de la concurrence, et donc des prix, dans le secteur des télécommunications. La téléphonie mobile est en première ligne. - Selon certains analystes, les fonds levés de la cession de Sagem Communications pourraient couvrir l'arrêt de l'activité Téléphonie mobile en 2008. -La spéculation quant à un rapprochement avec Thalès refait régulièrement surface.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Le marché mondial est dominé par Boeing avec 1413 commandes nettes en 2007, contre 1341 pour son challenger Airbus. Ce dernier doit affronter un dollar de plus en plus faible qui, selon ses dirigeants, menace sa compétitivité. C'est pourquoi ses bonnes performances commerciales ne remettent pas en cause son plan stratégique de réduction des coûts, Power 8. Des mesures supplémentaires sont d'ailleurs en préparation. L'autre plan, " Vision 2020 " vise à développer les activités hors de la zone euro, en menant notamment des acquisitions aux Etats-Unis. EADS souhaite également réduire sa dépendance envers l'aviation civile, qui constitue 65% de son chiffre d'affaires, une activité cyclique qui exige des investissements lourds. Il s'agit d'imiter en cela Boeing, dont l'aviation commerciale représente 47% seulement de son activité.

Equipementiers télécoms

Les analystes anticipent une stagnation du marché des équipementiers télécoms pour 2008, alors qu'ils tablaient précédemment sur une hausse de 5% à 10%. En cause : la baisse des investissements des opérateurs télécoms, les énormes pressions sur le prix d'équipements qui se banalisent, et l'entrée des acteurs asiatiques. A cela s'ajoute une détérioration des conjonctures américaine et européenne. Le secteur est soumis depuis deux ans à une vague de fusions, qui a débuté fin 2005 avec le rachat du britannique Marconi par le suédois Ericsson. Aujourd'hui Motorola et Nortel étudieraient la création d'une société commune dans les équipements de réseaux de téléphonie mobile, ce qui donnerait naissance à un groupe d'environ 10 milliards de dollars (6,88 milliards d'euros) de chiffre d'affaires.