Sans surprise, la Réserve Fédérale américaine a laissé inchangé son principal taux directeur à 2% hier à l'issue de son comité de politique monétaire. Sans surprise ? Pas tout à fait, selon le chef économiste d'Unicredit Marco Annunziata qui souligne que le communiqué accompagnant la décision "est visiblement plus agressif ("hawkish") que ne l'était celui de la précédente réunion en avril", ce qu'il caractérise par "un biais neutre avec de claires intentions hawkish". Rappelons que la Fed est "hawkish" lorsqu'elle fait mine de vouloir relever les taux pour lutter contre l'inflation et "dovish" quand elle se montre plus accommodante et se trouve plutôt en phase de baisse des taux. En d'autres termes, pour l'économiste, cela signifie que la Fed ne resserrera pas ses taux en août lors de sa prochaine réunion mais que le prochain relèvement est attendu plutôt tôt que tard, voire d'ici la fin de l'année. Annunziata a également pris acte de la sécession de Fisher, en faveur d'une hausse de taux, ce qu'il voit partiellement positif pour la vigueur du dollar, partiellement seulement parce que la BCE devrait reprendre dès la semaine prochaine le titre de porte-étendard de la politique "hawkish".
Pour le spécialiste d'Unicredit, le communiqué de la Fed est significativement plus "sanguin" sur la croissance, signe que la banque centrale est plus confiante sur la résistance de l'économie américaine, ce que n'ont pas manqué de noter les marchés hier soir. Cependant, à l'instar des autres autorités monétaires, les données montrent que la Fed est en face d'un sacré défi, avec une consommation chancelante et des prix qui ne cessent de flamber.
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