VIVENDI UNIVERSAL progresse au son de la musique

20/04/2006 - 16:05 - Option Finance

(AOF) - Vivendi Universal (+2,44% à 28,52 euros) affiche une des plus fortes progressions de l'indice CAC40, soutenu par des chiffres d'activités supérieurs aux attentes pour le premier trimestre. Le groupe de télécoms et de médias a en particulier bénéficié de la bonne performance de son activité Musique. L'assemblée générale de Vivendi se déroule cet après-midi, alors que les investisseurs s'interrogent sur les intentions d'un groupe d'actionnaires, emmené par Alexander Vik, qui aurait pris jusqu'à 4% du capital. Vivendi Universal a publié, au titre du premier trimestre, un chiffre d'affaires de 4,766 milliards d'euros, en hausse de 5,7 % (+6,5% sur une base comparable). Le consensus Reuters tablait seulement sur 4,682 MdEUR. De cette publication, les analystes, à l'instar de Bear Stearns, retiennent la performance de l'activité Musique (UMG), dont les ventes ont progressé de 8,4% à 1,125 MdEUR. Bear Stearns souligne qu'UMG a bénéficié d'un effet de change favorable, mais a également gagné des parts de marché. En outre, les ventes de musique numérisée ont représenté 10% des ventes, contre 4% il y a un an. L'analyste a conservé son opinion surperformance et son objectif de 30 euros. Par ailleurs, alors que l'assemblée générale du groupe se tient cet après-midi, les investisseurs s'interrogent sur les visées d'Alexander Vik, associé à Amir Jahanchabi et Benoît Jamar, qui pourraient détenir jusqu'à 4% du capital de Vivendi Universal. Dans un entretien aux "Echos", le PDG de VU, Jean-Bernard Lévy, a indiqué ne pas avoir reçu de demande de représentation au conseil d'administration de la part de ces actionnaires. "Ces actionnaires estiment que le cours de l'action a un fort potentiel d'appréciation", a précisé Jean-Bernard Lévy. Les observateurs leur prêtent l'intention de pousser la société à choisir entre ses activités de télécoms et de médias afin de faire disparaître la décote de holding du groupe. Dans son entretien aux "Echos", le PDG de Vivendi Universal s'est dit opposé à une telle éventualité, arguant de la sous-performance des titres des groupes de médias américains, Liberty Media et Viacom, qui ont scindé leurs activités. (C.J.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Jean-René Fourtou, arrivé aux commandes de Vivendi Universal le 3 juillet 2002, a opéré le recentrage du groupe sur les télécommunications (Groupe Cegetel, Maroc Telecom), la télévision à péage et les films (Groupe Canal+), la musique avec Universal Music Group et les jeux vidéo avec Vivendi Universal Games. Par ailleurs, VU détient une participation de 20 % dans NBC Universal issu de la fusion de NBC et Vivendi Universal Entertainment. Après trente mois passés à la tête de Vivendi Universal, Jean-René Fourtou, désormais président du conseil de surveillance, a passé, fin avril 2005, le relais à Jean-Bernard Levy, président du directoire. En avril 2006, le groupe a pris le nom de Vivendi.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Avec 3 milliards d'euros de dettes, et un cash-flow opérationnel de près de 2,5 milliards en 2004, Vivendi a achevé son redressement après avoir frôlé le dépôt de bilan en 2002. - Vivendi détient des actifs performants dans les télécoms (Cegetel, SFR, Maroc Telecom). - VU Games qui avait cumulé 400 millions d'euros de pertes en deux ans, bénéficie de l'énorme succès de " World of Warcraft " lancé en novembre 2004. - Vivendi est relativement à l'abri du ralentissement de la conjoncture économique, en raison de sa faible exposition aux secteurs les plus cycliques comme la publicité. - Les rumeurs de rachat par le groupe Vodafone, ou de fusion avec Lagardère, soutiennent le cours de l'action. Mais les pilules empoisonnées sont nombreuses.

Les points faibles de la valeur

- Certains investisseurs doutent de la pertinence tant stratégique qu'industrielle d'être présent à la fois dans les activités Télécom et Médias. Les dirigeants vont devoir convaincre les investisseurs que le groupe de médias et de télécommunications est capable de se doter d'une stratégie de croissance pour les années à venir. - Universal Music Group doit faire face à un environnement dégradé dans le secteur du disque. Le métier est toutefois en train de trouver un nouveau modèle économique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- La communauté financière attend que la direction du groupe dissipe les incertitudes entourant la stratégie du groupe. - Notons que le titre bénéficie également d'un intérêt spéculatif, car comme Jean-René Fourtou l'a déclaré, le risque d'une OPA de Vodafone sur Vivendi n'est pas à négliger. - Par ailleurs, on suivra l'amélioration des performances opérationnelles des différents pôles du groupe (Groupe Canal +, Universal Music Group,.). - Dans le divertissement aux Etats-Unis, les accords avec NBC stipulent que Vivendi a vocation à rester minoritaire de VUE ou à sortir soit de sa propre initiative à partir de 2007, soit de celle de NBC à partir de 2010.