Le feuilleton Société Nationale Corse Méditerranée (SNCM) / Compagnie Méridionale de Navigation (CMN) a connu un nouveau rebondissement hier, puisque le Tribunal de Commerce de Paris a donné raison à la première citée dans le litige qui les oppose.
Petit rappel des faits. La CMN, alliée historique de la SNCM pour la desserte de la Corse, avait répondu cet été avec le grand rival Corsica Ferries à l'appel d'offres de la collectivité territoriale corse pour la desserte de l'île de beauté. Il s'agissait d'un coup de poignard dans le dos de la SNCM, d'autant plus que cette dernière détient directement et indirectement 69% des parts de la CMN, même si les accords passés font de l'autre actionnaire, le transporteur et logisticien Stef TFE, le dirigeant opérationnel de l'entreprise.
Walter Butler, nouvel actionnaire de la SNCM aux côtés de l'Etat français et de Veolia Transport (Veolia Environnement) avait à l'époque jugé qu'il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un chantage de la part de Stef TFE, qui avait réclamé la cession en sa faveur des parts de la SNCM dans la CMN en échange d'une offre commune SNCM / CMN. Le financier avait décidé d'agir en justice en se basant sur une clause du pacte d'actionnaires au sein de la CMN qui stipule que si l'une des deux parties met un terme à la collaboration commerciale, l'autre peut exercer l'option d'achat prévue dans ce cas de figure.
Le TC de Paris a donc donné droit à cette dernière version, en jugeant que le pacte d'actionnaires doit s'appliquer et que Stef TFE doit vendre ses titres CMN à la SNCM, qui récupèrera ainsi la direction opérationnelle. Dans les colonnes du quotidien 'Le Figaro' ce matin, le patron de Corsica Ferries regrette le jugement et évoque le quasi-monopole récupéré par la SNCM sur le fret entre la Corse et le continent (85% de part de marché). En attendant, la CMN a fait appel du jugement...
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