PPR : Gucci protégé par sa diversité

09/07/2008 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Gucci résiste bien au contexte économique difficile grâce à la diversité de son portefeuille de marques, à son offre de produits et à ses implantations géographiques, selon les propos de Robert Polet, le P-DG de Gucci, rapportés par l'agence Reuters. Le dirigeant du groupe de luxe contrôlé par PPR s'exprimait en marge de la présentation d'une nouvelle collection de mode de Gucci à Rome. Le dirigeant n'a pas souhaité apporter des précisions sur les activités qui rencontraient des difficultés. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

PPR est un acteur mondial de la Distribution et du Luxe, présent dans 75 pays avec un effectif d'environ 78 000 personnes. Les activités du groupe se répartissent aujourd'hui entre la distribution grand public et le luxe, avec, entre autres, les marques Gucci et Yves Saint Laurent. Avec la cession en 2006 de ses dernières activités non stratégiques, Le Printemps pour 1,075 milliard d'euros et Orcanta, le groupe a achevé son recentrage sur les activités grand public et luxe. Fort de son positionnement dans le luxe et les enseignes de distribution, PPR poursuit sa stratégie de croissance internationale. Parmi les enseignes grand public du groupe, on compte notamment Conforama, Redcats (activités de vente par correspondance comme la Redoute), et la Fnac. PPR s'est engagé dans le restructuration de Conforama et d'YSL Beauté en 2006. Le groupe a également impulsé un recentrage de Gucci sur les montres, les bijoux et le prêt-à-porter. PPR a créé la surprise en avril 2007 en annonçant le lancement d'une offre publique d'achat amicale en numéraire sur l'équipementier sportif Puma. Le groupe est devenu l'actionnaire majoritaire de Puma avec une participation de 62,1% du capital en juillet de la même année.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- De 2001 à 2005, période de transition, le groupe a à la fois changé de modèle et cédé les actifs qui n'étaient plus au coeur de sa stratégie. Maintenant, son modèle de développement est basé sur la croissance organique, créatrice de free cash-flows importants. Ce nouveau modèle s'appuie sur des marchés à croissance forte, comme le luxe, ou sur des métiers à l'intensité capitalistique peu élevée, comme la distribution. - Le recentrage sur le grand public et le luxe a amélioré la lisibilité du groupe, lequel souffrait de son statut de conglomérat. - En 2008, le groupe va bénéficier de la réduction des coûts qu'il a mise en place.

Les points faibles de la valeur

- Il n'y a pas de synergies de métier entre la distribution et le luxe. L'important chez PPR réside toutefois dans la complémentarité des cycles de ses métiers. - Le profil du groupe est encore marqué par "une relative dissymétrie", entre un pôle distribution qui compte encore pour plus de 80 % des ventes, et le luxe où réside l'essentiel du potentiel de croissance. - L'environnement macro-économique et notamment l'affaiblissement potentiel des marchés japonais et américain pourrait nuire à la valeur. -PPR est toujours sensible à la montée en puissance de l'euro et à l'affaiblissement du dollar et du yen. -En cours de restructuration, Conforama connaît des difficultés persistantes en Italie.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- En tant que groupe de distribution, PPR est très sensible à l'évolution de la consommation des ménages, en France mais également aux Etats-Unis. -Quant au pôle luxe, son évolution est liée à la conjoncture économique mondiale et à l'évolution des flux touristiques (la clientèle asiatique étant particulièrement friande de produits de luxe). - Des rumeurs récurrentes évoquent un apport par PPR de sa filiale YSL Beauté en échange d'une participation de 30%. Un tel rapprochement permettrait de générer d'importantes synergies de coûts.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Le commerce classique est fortement concurrencé par les ventes sur Internet, qui échappent au climat morose de consommation en France. Ainsi, ces ventes ont bondi de 20% au premier trimestre 2008 et de 16% pour les seuls sites de vente aux particuliers, selon le baromètre de la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad). Même si cette croissance est inférieure aux 22% affichés en 2007, elle demeure sans comparaison avec celle de la consommation des ménages en produits manufacturés (+0,6% au premier trimestre 2008). Selon une étude menée par la Fevad et l'institut Benchmark Group, l'emploi dans ce secteur devrait continuer de croître de 12% en 2008 et de 10% en 2009. En 2007, les effectifs du e-commerce ont progressé de 21% sur notre territoire, à près de 19000 emplois directs.