ADP dans le collimateur de la Cour des Comptes

09/07/2008 - 12:21 - Option Finance

(AOF) - Le dernier rapport de la Cour des Comptes n'est pas tendre envers Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulles, Orly et du Bourget. L'institution met le doigt sur la qualité des services, dénonçant de nombreux dysfonctionnements. "Les hausses tarifaires consenties par l'Etat sur les redevances payées par les passagers n'ont pas eu comme contrepartie une amélioration suffisante de la qualité de service", celle-ci restant "insuffisante malgré certaines améliorations", reproche le rapport. De l'information, jugée insuffisante, aux files d'attentes dont la gestion est mise en cause, en passant par le rapport qualité/prix des boutiques et des bars/restaurants, l'institution souligne de "nombreux points noirs". La Cour des Comptes recommande donc à ADP de renforcer le suivi des marchés de sous-traitance en ce qui concerne, par exemple, la propreté, avec à la clé, une "mobilisation à tous les niveaux hiérarchiques". Autre grief relevé par la Cour : en dépit d'une amélioration de la situation d'ADP sur le plan financier, celle-ci fustige le transfert de l'intégralité du domaine foncier et immobilier en pleine propriété à ADP lors de son introduction en Bourse. Un choix qui "prive l'Etat des avantages liés à la propriété de ces actifs sur le long terme", regrette le rapport. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

En 2007, Aéroports de Paris a accueilli 86,4 millions de passagers. C'est aujourd'hui le deuxième groupe de services aéroportuaires en Europe en termes de chiffre d'affaires. Le groupe possède et exploite trois plates-formes en Ile-de-France : Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget , dix aérodromes et un héliport. L'objectif d'Aéroports de Paris est de devenir le groupe aéroportuaire européen de référence par son efficacité, la qualité de ses services, sa gestion environnementale et ses performances économiques. La stratégie du groupe s'articule autour de quatre points : - Accroître l'efficacité et les capacités de ses sites; - Exploiter son potentiel commercial; - Enrichir l'offre de services aux passagers; - Valoriser à moyen terme son potentiel immobilier.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Aéroports de Paris bénéficie de l'attrait de Paris. - Le transport aérien est un secteur en croissance soutenue : le nombre de passagers augmente chaque année. - La formule tarifaire avec des clauses d'ajustement offre au groupe une protection en cas de baisse des revenus. - Aéroports de Paris a lié des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret.

Les points faibles de la valeur

-La rentabilité des activités d'assistance en escale. -La régulation de l'activité restreint le potentiel de création de valeur. - Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- La privatisation du groupe aéroportuaire, contrôlé à 68,4% par l'Etat, pourrait être l'un des dossiers phares de 2008. Vinci a acquis en janvier 3,3% du capital. Le groupe de BTP se place ainsi au premier rang des prétendants au rachat en cas de privatisation. - L'immobilier sortira du périmètre régulé en 2010. Le groupe pourra alors maximiser le rendement de son important patrimoine foncier. - L'activité d'Aéroports de Paris dépend de la santé financière des compagnies aériennes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies " low-cost " est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.