(AOF) - Fannie Mae et Freddie Mac, les deux sociétés américaines spécialisées dans le refinancement hypothécaire, connaissent un véritable effondrement à l'ouverture de Wall Street, avec des pertes respectives de 40,91% à 5,36 dollars et 43,37% à 3,47 dollars. La rumeur d'une mise sous tutelle gouvernementale, dévoilée aujourd'hui par le "New York Times", prend de l'ampleur, tandis que les marchés observent la situation avec toujours plus d'anxiété. Dernier rebondissement en date : le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a déclaré que la priorité de son Département était le fait de conserver le statut actuel des deux établissements. "Aujourd'hui notre principal souci est d'aider Fannie Mae et Freddie Mac dans leur forme actuelle, tandis qu'elles continuent à accomplir leur mission importante", a déclaré M. Paulson, en ajoutant que l'OFHEO (Office of Federal Housing Enterprise Oversight) continuerait à travailler avec les deux sociétés. Depuis le début de la semaine, la pression monte sur Fannie Mae et Freddie Mac, les investisseurs estimant que le tandem devrait prochainement être contraint à lever massivement des capitaux frais pour continuer à respecter ses engagements. A Wall Street, la capitalisation des deux sociétés a été victime d'un véritable jeu de massacre qui a ramené celle-ci à ses plus bas niveaux depuis 16 ans. George W. Bush aurait récemment demandé à des experts de déterminer quelle attitude adopter face au problème Fannie Mae et Freddie Mac en cas de faillite. Si le gouvernement américain se décidait à passer à l'action, les actions des deux sociétés ne vaudraient pratiquement plus rien, tandis que les pertes sur les crédits immobiliers qu'elles ont consentis seraient couvertes par le contribuable, souligne le "New York Times". A elles deux, Fannie Mae et Freddie Mac détiennent ou garantissent près de la moitié des 12 000 milliards de dollars des dettes hypothécaires émises. Si l'administration Bush en venait à garantir cet argent en mettant les deux sociétés sous tutelle, cette décision aurait pour effet de doubler le volume de la dette nationale. (An. P.)