La SNCF envisage une alliance avec AIR FRANCE-KLM

15/07/2008 - 08:46 - Option Finance

(AOF) - La SNCF a proposé à Air France-KLM une alliance autour des hubs, a déclaré à "Libération" Franck Bernard, le directeur Europe de la SNCF. "On pourrait construire avec Air France une filiale spécialement dédiée à l'alimentation de leurs hubs [plateforme aéroportuaire, ndlr]." Pour l'instant, "on ne s'est pas mis autour de la table", poursuit le directeur, mais l'ouverture à la concurrence a au moins une vertu : "Elle rend les gens imaginatifs." La semaine dernière, la compagnie aérienne avait annoncé qu'elle pourrait s'associer avec Veolia Environnement pour se lancer dans le transport ferroviaire. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Air France est devenue la première compagnie mondiale en terme de chiffre d'affaires depuis sa fusion avec la société néerlandaise KLM, avec un chiffre d'affaires annuel de plus de 19 milliards d'euros et des perspectives de synergies importantes. Le groupe Air France-KLM concentre ses activités autour de trois métiers principaux : le transport de passagers, le transport de fret et les services de maintenance et d'entretien.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme de plus en plus comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Les "hub" (plate-forme de correspondance) d'Air France et de KLM, respectivement Roissy et Schiphol, assurent au groupe une capacité de développement unique en Europe, et un énorme avantage stratégique sur ses concurrents. - L'appartenance à l'alliance Skyteam constitue un atout commercial majeur. Desservant 684 destinations dans 133 pays, SkyTeam s'est imposée en cinq ans comme une alliance de référence. - Air France bénéficie d'une situation financière saine, et d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe, malgré les couvertures.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Comme Air France et KLM l'étaient, le nouveau groupe qu'ils forment reste sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques et à la confiance des voyageurs. - En outre, en particulier lorsque le climat général est perturbé (guerres, craintes d'attentats, épidémies), les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies " low-cost " est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.