ALITALIA : Rome s'explique sur le prêt de 300 millions

15/07/2008 - 13:15 - Option Finance

(AOF) - C'est en toute discrétion que le gouvernement italien a communiqué à Bruxelles ses premières explications sur le prêt de 300 millions d'euros accordé à Alitalia, la compagnie aérienne en difficultés. En effet, si la Commission annonce avoir reçu un courrier en réponse à sa décision d'ouvrir une enquête sur ce prêt exceptionnel, celle-ci "ne fera aucun commentaire sur le contenu de cette lettre, ni sur la procédure d'enquête, avant qu'elle soit achevée". L'enjeu est crucial pour le gouvernement italien, mais surtout pour Alitalia, toujours gravement déficitaire, et qui n'est toujours pas parvenue à trouver un repreneur malgré plusieurs appels d'offres. Si la Commission jugeait le prêt de l'Etat italien illégal, la compagnie serait contrainte à rembourser les 300 millions d'euros ; un cas de figure qui pourrait plonger le transporteur dans la faillite. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies " low-cost " est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.