CREDIT AGRICOLE : le directeur général conserve son poste

16/07/2008 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - Le Crédit Agricole a annoncé que son conseil d'administration a réitéré à l'unanimité sa "pleine confiance et son soutien" à Georges Pauget, directeur général. Le conseil a confirmé qu'il appartenait à l'équipe de direction actuelle de conduire le plan d'action 2008-2010 associé à l'augmentation de capital. Vendredi, "Le Monde" avait indiqué que Georges Pauget pourrait remettre sa démission lors de ce conseil d'administration. Selon le quotidien, les caisses régionales reprocheraient à la direction, et notamment à Georges Pauget, sa gestion de la crise des marchés financiers. Dans son communiqué publié mardi, le Crédit Agricole s'est félicité également du succès de l'augmentation de capital réalisée dans un contexte de marché extrêmement dégradé. La Banque a relevé la forte implication des Caisses régionales par l'intermédiaire de la SAS Rue La Boétie, ainsi qu'une sursouscription de 130 % de la part non souscrite par celle-ci. Ceci permet au groupe Crédit Agricole S.A. de confirmer qu'il atteindra bien un ratio Tier One d'au moins 8,5 % au 30 juin 2008. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le Crédit Agricole est la première banque mutualiste française et, depuis la fusion avec le Crédit Lyonnais, l'une des premières banques mondiales en termes de fonds propres. Ses activités se répartissent entre la banque de proximité en France, la banque de détail à l'étranger, la gestion d'actifs, l'assurance et la banque privée et la banque de grande clientèle. L'organisation du groupe Crédit Agricole repose sur une structure à trois niveaux. Les 2.629 caisses locales sont regroupées en 44 caisses régionales qui, par l'intermédiaire d'une holding de contrôle, sont majoritaires au capital de Crédit Agricole S.A, le véhicule coté du groupe. Le rapprochement du Crédit Agricole et du Crédit Lyonnais opéré en 2003 a conduit à la création d'une banque d'envergure européenne, leader en France. Crédit Agricole S.A. est coté en Bourse depuis décembre 2001. Crédit Agricole S.A. détient 25% du capital des Caisses régionales, 94,8% du Crédit Lyonnais, et l'ensemble des participations du groupe dans ses filiales opérationnelles spécialisées par métier, ou dans des banques à l'étranger.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Points forts de la valeur

- Via sa filiale Calyon, le groupe a fusionné ses activités de courtage avec Société Générale et constitué le leader de l'exécution et de la compensation sur produits dérivés listés. - Le groupe a relevé ses prévisions de synergies dans le cadre de sa reprise des trois réseaux italiens. La fusion de Cariparma et de FriulAdria ainsi que des agences acquises auprès de Intesa Sanpoalo présentes dans la Botte devrait faire émerger 253 millions d'euros de synergies, à en croire le groupe bancaire français, contre 155 millions prévu auparavant. - Crédit Agricole a simplifié la complexité de son organisation, dont il pâtissait auparavant. Ses métiers sont désormais structurés autour de cinq domaines d'activité : banque de détail, développement international, assurances, gestion d'actifs et de fortune et banque de financement et d'investissement.

Points faibles de la valeur

- La politique d'acquisitions du groupe déroute certains investisseurs - Crédit Agricole SA consolide 25 % seulement des résultats de la banque de réseau (Caisses régionales), mais 100 % de la branche de banque de financement et d'investissement. Les résultats sont donc exposés de façon disproportionnée à la volatilité des marchés financiers. - Le Crédit Agricole, plus que ses homologues, de par ses implantations rurales, est concurrencé par la nouvelle Banque Postale. - L'exposition de la banque aux rehausseurs de crédit, actuellement en difficulté, est importante.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Depuis la clôture de l'offre sur le Crédit Lyonnais en mai 2003, les équipes des deux établissement s'efforcent de mener à bien ce rapprochement, dont la mise en oeuvre opérationnelle est à surveiller notamment dans les activités de banque d'investissement. Plus généralement, la banque verte, en tant que valeur financière, est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Le titre est également sensible à l'évolution des Bourses mondiales, qui influe sur les activités de gestion d'actifs et de banque de financement et d'investissement du groupe, mais également sur les investissements en actions qu'il réalise. Par ailleurs, au titre de son activité de banque de détail, Crédit Agricole est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. Le niveau de ses provisions pour créances douteuses ou risque bancaire est aussi fortement surveillé par les investisseurs. En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.