Energie : l'OCDE fustige les soutiens stériles aux biocarburants

16/07/2008 - 13:37 - Boursier.com

"Le soutien public à la production de biocarburants dans les pays de l'OCDE coûte cher, peine à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à...

"Le soutien public à la production de biocarburants dans les pays de l'OCDE coûte cher, peine à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer la sécurité énergétique, et se répercute fortement sur les prix mondiaux des produits végétaux". Le constat, sans appel, est dressé par l'OCDE dans un rapport titré "Évaluation économique des politiques de soutien aux biocarburants". L'organisation estime que la viabilité des biocarburants est aujourd'hui largement tributaire du financement apporté par les pouvoirs publics. Aux États-Unis, au Canada et dans l'Union européenne, le soutien public destiné à la fourniture et à la consommation de biocarburants devrait avoisiner 25 Milliards de Dollars par an à l'horizon 2015, contre 11 Mds$ environ en 2006. "Selon les estimations, le soutien aux biocarburants coûte entre 960 et 1.700$ pour chaque tonne de gaz à effet de serre évitée (en équivalent CO2)", indique le rapport. "Le soutien passe notamment par des mesures budgétaires, qu'il s'agisse d'allégements fiscaux ou d'aides financières directes, en direction des producteurs, des distributeurs ou des consommateurs de biocarburants. Les prescriptions d'incorporation ou d'utilisation exigent que les biocarburants représentent une part minimale du marché des carburants de transport, d'où, compte tenu de leurs coûts de production plus élevés, une hausse des prix pour les consommateurs. Les restrictions commerciales, qui prennent surtout la forme de droits à l'importation, protègent les entreprises nationales contre la concurrence étrangère mais s'avèrent plus onéreuses pour les consommateurs de biocarburants du pays et limitent les perspectives de croissance d'autres fournisseurs", précise le rapport de l'OCDE, qui exhorte notamment les gouvernements à orienter plutôt leur action en faveur d'une moindre consommation d'énergie, en particulier dans le secteur des transports. Une plus grande ouverture des marchés des biocarburants et des matières premières correspondantes est également préconisée, pour gagner en efficience et abaisser les coûts. Mention bien cependant pour l'éthanol tiré de la canne à sucre (principale matière première utilisée au Brésil), qui permet de réduire ces émissions d'au moins 80%. "Cependant, les pourcentages sont beaucoup plus faibles pour les biocarburants issus des matières premières utilisées en Europe et en Amérique du Nord", martèle l'OCDE. Les biocarburants produits à partir de blé, de betterave sucrière ou d'huiles végétales parviennent rarement à faire baisser les émissions de plus de 30 à 60%, et les performances de l'éthanol de maïs restent en général au-¬dessous de 30%, précise le rapport. Au total, à supposer que le soutien aux biocarburants demeure inchangé, la réduction des émissions de gaz à effet de serre imputables aux carburants de transport atteindrait tout au plus 0,8% en 2015. L'OCDE estime que la hausse des prix entraînée dans les 10 années à venir par les mesures actuelles de soutien aux biocarburants sera, en moyenne, de 5% pour le blé, 7% pour le maïs et 19% pour les huiles végétales.



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