(AOF) - Sans surprise, les actionnaires de Suez ont approuvé la fusion de leur groupe avec Gaz de France. 99,6% des actionnaires ont voté oui à la résolution n°5 qui concernait la fusion absorption de Suez par GDF. L'opération sera effective le 22 juillet à minuit, a annoncé Gérard Mestrallet, le P-DG de Suez et futur P-DG du nouvel ensemble. La cotation débutera mardi, en même temps que celle de sa filiale Suez Environnement. Comme prévue, les actionnaires de Suez recevront une action Suez Environnement pour quatre actions Suez. Demain, l'arrêté de privatisation de GDF sera publié au "Journal Officiel". Dans les jours suivants, les équipes dirigeantes s'installeront dans leurs nouveaux locaux près du parc Monceau. L'Etat détiendra 35% du nouvel ensemble baptisé GDF Suez. Il détiendra une action spécifique qui lui permettra de s'opposer à des cessions d'actifs jugés stratégiques en France. La part de l'Etat n'a pas vocation à baisser, a déclaré mercredi le futur vice-président de GDF Suez, Jean-François Cirelli. GDF Suez prendra d'emblée la deuxième ou troisième place de l'indice CAC 40 avec une capitalisation proche de 90 milliards d'euros. Hors Suez Environnement son chiffre d'affaires 2007 de 62 milliards d'euros le classe au deuxième rang mondial du secteur des services aux collectivités derrière l'allemand E.ON (69 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2007) et devant EDF (60 milliards de chiffre d'affaires en 2007). Pour Gérard Mestrallet, le président de GDF Suez, cette fusion permettra de "constituer un acteur majeur du secteur énergétique". "Ce projet est porté et justifié par la formidable mutation des marchés de l'énergie et les enjeux de développement durable", a-t-il souligné lors de l'assemblée générale de Suez. Ces dernières semaines, les dirigeants de Suez et Gaz de France ont martelé d'une même voix leurs objectifs. Le nouveau groupe devra réaliser un Ebitda d'environ 17 milliards d'euros à l'horizon 2010. Les synergies opérationnelles attendues de la fusion sont estimées à environ un milliard par an à l'horizon 2013. Dans le même temps, le programme d'investissement industriel se montera à 10 milliards d'euros par an en moyenne sur la période 2008-2010. S'il est conséquent, ce programme d'investissement laisse cependant la place à une ambitieuse politique de retour à l'actionnaire. GDF Suez entend redistribuer plus de 50% de son résultat net part du groupe récurrent. Le dividende devrait croître de 10% à 15% par an en moyenne entre 2007 et 2010. Le direction a également promis des rachats d'actions et le versement de dividendes exceptionnels. Ainsi, Suez déjà a annoncé hier le paiement avant la fin 2008 d'un dividende exceptionnel de 0,80 euro par action. A la Bourse de Paris, Suez progresse de 2,19% à 41,08 euros. Gaz de France s'apprécie de 1,90% à 39,24 euros. L'indice CAC 40 recule lui de 0,33%. Depuis l'annonce des fiançailles en février 2006, les actionnaires auront vu les capitalisations boursières des deux groupes bondir de près de 65%. L'indice CAC 40 a perdu lui plus de 20%.