GDF SUEZ : le nucléaire est une priorité

17/07/2008 - 09:46 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez fera ses premiers pas en Bourse mardi 22 juillet. Son P-DG, Gérard Mestrallet, a expliqué aux "Echos" quels seront les dossiers prioritaires du nouveau groupe, à commencer par le nucléaire. Le dirigeant se réjouit de la fusion. " Il n'y avait pas une seule autre alternative crédible. Dans le maelström actuel, c'était la bonne réponse à apporter". Concernant le nucléaire, il souligne que Suez a dès 2004 affiché sa volonté de participer au renouveau du nucléaire dans le monde, notamment en se positionnant sur des projets de nouveaux réacteurs en Roumanie, en Bulgarie et à Abu Dhabi. "S'agissant de la France et du projet de deuxième réacteur EPR, si nous devions être candidat, ce serait en partenariat avec d'autres électriciens français et/ou internationaux, mais aussi des industriels, très gros consommateurs d'électricité". Selon Gérard Mestrallet, il y a aujourd'hui deux entreprises dans le monde qui ont fait le choix d'investir dans le nucléaire hors de leurs frontières : EDF et GDF Suez. "Pour jouer ce rôle, il me semble qu'une référence d'exploitant dans notre propre pays serait assez utile", estime t-il. A plus court terme, GDF Suez ne rouvrira pas le dossier British Energy, où tout du moins pas dans sa forme actuelle. "Si l'idée reste de vendre British Energy en un seul bloc, ce sera sans nous. Cela supposerait au préalable un énorme travail de diagnostic, et à brève échéance un investissement très lourd, dans un secteur où le moindre problème coûte très cher", souligne le P-DG. "Cela n'entre pas dans notre stratégie. La question pourrait se reposer, en revanche, si on revenait au schéma initial, qui prévoyait des négociations site par site. D'autres opportunités que British Energy se présenteront, j'en suis certain" (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe Gaz de France est un acteur majeur de l'énergie en Europe. Numéro un européen de la distribution de gaz naturel, Gaz de France emploie près de 50 000 collaborateurs et a réalisé, en 2007, un chiffre d'affaires de 27 milliards d'euros. Le groupe dispose d'un portefeuille d'environ 14 millions de clients, dont environ 11 millions en France. Coté à la Bourse de Paris, Gaz de France fait partie de l'indice CAC 40 et du Dow Jones Stoxx 600. D'ici la fin 2008, GDF et le groupe d'énergies et de services environnemental Suez devraient fusionner afin de créer un géant national baptisé GDF-Suez.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-GDF bénéficie de perspectives de croissance intéressantes sur un marché porteur et bénéficie d'une structure financière saine. - Des acquisitions à l'étranger et la fusion avec Suez devraient limiter son exposition en France et lui permettre de trouver des relais de croissance sur des marchés non régulés.

Les points faibles de la valeur

-Le positionnement domestique de GDF le rend vulnérable aux tendances de l'activité économique française. - La tarification de GDF est pour l'instant toujours régulée et dépend des décisions de l'Etat. - GDF est menacé par l'ouverture du marché à la concurrence en France, élargie aux particuliers depuis 2007. - L'importance du plan d'investissement de GDF inquiète les investisseurs qui craignent que le groupe surpaye des acquisitions.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Pour les analystes, le nouvel ensemble GDF-Suez offrira une action intéressante dans un marché vendeur. GDF-Suez combine en effet une croissance à deux chiffres des résultats, des multiples inférieurs à ceux du secteur, un faible taux d'endettement et un Ebitda qui s'appuie à près d'un tiers sur des activités réglementées et donc peu risquées.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le verdict des parlementaires européens, rendu mi-juin, relance le débat sur la séparation patrimoniale des activités de production et de transport des électriciens européens. En effet, en obligeant les énergéticiens européens produisant de l'électricité à céder leurs réseaux de transport, il s'oppose à l'accord conclu le 6 juin dernier à Bruxelles entre les gouvernements des Vingt-Sept, qui laissait aux opérateurs le choix de céder ou garder leurs réseaux de transport. Ils se conforment néanmoins à la proposition initiale de la Commission Européenne, qui imposait dans sa directive de 2003 une séparation juridique entre la production et la distribution d'énergie. L'objectif étant de casser les monopoles et favoriser la concurrence au profit du consommateur final. Face aux ambitions du futur groupe GDF-Suez, et pour compenser ses pertes de part de marché en France avec l'ouverture du marché à la concurrence, EDF poursuit sa politique d'internationalisation. Il est ainsi prêt à payer 515 millions d'euros pour racheter les 25,5% de GDF dans SPE, numéro deux belge de l'électricité. Néanmoins cette opération risque d'être compliquée par le fait que le Britannique Centrica dispose d'un droit de préemption pour acquérir la participation de Gaz de France. EDF souhaite également acquérir British Energy pour un prix d'acquisition d'environ 14 milliards d'euros. Pour le moment le gouvernement britannique n'a pas donné son accord.