MERRILL LYNCH : douloureuses cessions après des pertes colossales

18/07/2008 - 10:15 - Option Finance

(AOF) - Coup de tonnerre à Wall Street : Merrill Lynch a publié une perte nette de 4,89 milliards de dollars au titre du deuxième trimestre, soit 4,97 dollars par action. Un bilan qui dépasse, de loin, les estimations les plus pessimistes, puisque les analystes tablaient sur un chiffre de 1,91 dollar par action. Ce sont des dépréciations d'acifs de 9,75 milliards qui viennent plomber les résultats de la prestigieuse banque d'affaires. Sur l'ensemble du semestre, la facture s'élève à pas moins de 6,6 milliards de dollars, soit 7,18 dollars par action. L'an passé sur la même période, Merrill avait dégagé un bénéfice de 4,3 milliards de dollars. Pire : la troisième banque d'affaires du pays, acculée par ces pertes abyssales, va être contrainte de céder de précieux actifs. Elle a ainsi déjà vendu sa participation de 20% dans le groupe d'information financière Bloomberg pour une somme de 4,425 milliards de dollars, et poursuit les discussions concernant la vente de sa participation dans Financial Data Services. Merrill Lynch espère en tirer une somme de 3,5 milliards de dollars. John Thain, directeur général de la banque, a qualifié les résultats de l'établissement de "décevants", et s'est estimé prêt à envisager "toutes les options" au cas où une recapitalisation supplémentaire s'avérait nécessaire. (AOF)

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.