Belvédère : la douche froide

18/07/2008 - 11:54 - Boursier.com

Belvédère a demandé et obtenu son placement sous sauvegarde de justice auprès du Tribunal de Commerce de Beaune, par jugement en date du 16 juillet...

Belvédère a demandé et obtenu son placement sous sauvegarde de justice auprès du Tribunal de Commerce de Beaune, par jugement en date du 16 juillet dernier, apprend-on auprès de la juridiction. Une période de protection de 6 mois a été décrétée. Un porte-parole du groupe a confirmé la mesure à l'Agence Bloomberg. Belvédère, dans une situation financière tendue, avait fait suspendre sa cotation pour négocier une restructuration financière dans un climat plus serein. Une assemblée générale était programmée le 8 août prochain à l'Abbaye de Talloires en Haute-Savoie pour faire le point avec les actionnaires. Un plan prévoyant l'entrée au capital d'un investisseur stratégique et des cessions d'actifs aurait dû y être présenté. Les interrogations sur la situation de l'entreprise avaient commencé à poindre fin juin, après la publication de notes des agences de notation crédit Moody's et Standard & Poor's, qui révélaient que les Commissaires aux Comptes avaient émis des réserves sur les comptes 2007. Il s'agissait en l'espèce d'une réserve portant sur des rachats de titres allant au-delà de la limite imposée par les conditions de la dette obligataire FRN du groupe. La société et ses dirigeants avaient alors indiqué qu'ils travaillaient à différentes solutions pour remédier à cette situation dans les meilleurs délais. Belvédère avait également rappelé détenir au 31 mars 2008, une position de cash & cash équivalent de 135 Millions d'Euros. Dans un entretien accordé à l'Agence Bloomberg alors que le titre sombrait le 23 juin dernier, le président Jacques Rouvroy avait répliqué "nous avons été traités comme si nous étions en défaut sur la dette. C'est fou. Belvédère est une entreprise saine". Le dirigeant reconnaissait cependant dans cet entretien que la société avait dépassé la limite fixée pour les rachats de ses propres actions, ce qui autorisait les obligataires à exiger le remboursement. Mais il estimait qu'il s'agissait là d'une violation mineure et qu'il disposait de 60 jours pour remettre les choses en ordre. La présidente de l'ADAM, Colette Neuville, avait pour sa part indiqué peu après la suspension qu'elle saisirait l'AMF sur le dossier, jugeant que la société n'a pas communiqué suffisamment sur les conséquences de ses rachats de titres. Rappelons que la procédure de sauvegarde est déclenchée à l'initiative des entreprises qui ne sont pas en cessation des paiements, "mais qui rencontrent des difficultés qu'elles ne peuvent surmonter et qui sont de nature à les conduire à la cessation de leurs paiements". La loi dispose qu'il s'agit "d'une procédure préventive, qui ne peut être mise en oeuvre qu'à l'initiative du seul chef d'entreprise axée autour du dialogue entre le chef d'entreprise et les créanciers au sein de deux comités, l'un qui regroupe les établissements de crédit et l'autre les principaux fournisseurs de l'entreprise".



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