CARREFOUR : Arnault et Blue Capital détiennent 13,55% du capital

18/07/2008 - 18:34 - Option Finance

(AOF) - Dans courrier du 17 juillet 2008 adressé à l'AMF, Blue Capital, Blue Partners et Groupe Arnault ont déclaré avoir franchi de concert en hausse, le 15 juillet 2008, le seuil de 10% des droits de vote de la société Carrefour et détenir de concert, 13,55% du capital et 12,66% des droits de vote de cette société. Par le même courrier, ces trois sociétés indiquent qu'elles "envisagent d'accroître leur participation dans Carrefour en fonction des conditions et des opportunités de marché, sans s'interdire de réduire cette participation". En revanche, elles n'envisagent "pas de prendre le contrôle de Carrefour, ni de solliciter une représentation supplémentaire au conseil de surveillance du distributeur". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

En quarante ans, le groupe Carrefour est devenu un leader de la distribution dans le monde. Deuxième distributeur mondial et premier distributeur européen, il développe aujourd'hui quatre formats principaux de magasins alimentaires : les hypermarchés, les supermarchés, le maxidiscompte et les magasins de proximité. Le groupe Carrefour compte aujourd'hui plus de 12 500 magasins exploités en propre ou en franchise. Son activité se développe sur trois grands marchés : l'Europe, l'Amérique latine et l'Asie. Présent dans 30 pays, il réalise plus de 52% de son chiffre d'affaires hors de France.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Carrefour bénéficie d'un savoir-faire reconnu dans les différents formats de magasins. Il s'impose aussi comme un acteur local dans les différents pays où il est présent. - Une politique de strict contrôle des coûts a été mise en place parallèlement à une stratégie offensive de gains de parts de marché sur la base d'un positionnement tarifaire compétitif. - Le titre fait régulièrement l'objet de poussées spéculatives liées au caractère éclaté de son capital. Wal Mart ou Tesco sont les prédateurs éventuels le plus souvent cités. - La stratégie multiformat et l'exposition géographique du groupe lui confèrent un revenu provenant de toutes les échelles et de toutes les gammes de distribution, ce qui en fait une valeur défensive. -En raison de son leadership sur le marché français, Carrefour sera le grand bénéficiaire de la loi Chatel qui devrait entraîner une libéralisation du secteur de la distribution alimentaire en 2008. La négociabilité des conditions générales de vente envisagée au printemps serait un atout supplémentaire.

Les points faibles de la valeur

- La bataille sur les prix que se livrent les grands groupes de distribution pèse sur les marges et rend ardue la reconquête des parts de marché perdues par Carrefour ces dernières années. - Le marché s'inquiète de l'essoufflement du concept des hypermarchés en France. - La vigueur de la croissance des activités du groupe à l'international, qui a permis de compenser les baisses de régime en France, n'est pas assurée. -Les analystes attendent l'amélioration des performances du groupe dans le non-alimentaire en France.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- L'activité de Carrefour est directement liée au niveau de consommation des ménages. - De manière générale, à l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique). -Le distributeur a décidé de convertir les supermarchés Champion à l'enseigne Carrefour, ce qui pourrait profiter au titre en raison des synergies attendues. - Carrefour souhaite introduire ses actifs immobiliers en Bourse à partir de 2009.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution alimentaire

L'expansion des enseignes de hard-discount devrait être favorisée par la stratégie du gouvernement qui vise à faire baisser les prix dans toutes les grandes surfaces alimentaires pour favoriser le pouvoir d'achat des ménages. La loi de modernisation économique prévoit, en effet, qu'il ne sera plus nécessaire d'obtenir l'autorisation d'une commission départementale d'équipement commercial (CDEC) pour implanter un commerce de moins de 1000 mètres carrés. Jusqu'à présent, ce seuil était fixé à 300 mètres carrés d'après la loi Raffarin, datant de 1996, qui cherchait alors à contrer l'essor des hard-discounters allemands avec leurs surfaces de taille moyenne. Face à cette opportunité, certains distributeurs planifient déjà d'augmenter leur nombre de magasins, ce qui inquiète les autres acteurs du marché. Ainsi, Netto, du groupe Intermarché, prévoit de doubler le nombre de ses magasins, de 400 à 800. Le groupe Casino étudie un ambitieux programme d'ouvertures de magasins Leader Price, de façon à doubler le parc.