HERMES : croissance organique de 13,4% au premier semestre

22/07/2008 - 08:20 - Option Finance

(AOF) - Hermès a réalisé au premier semestre un chiffre d'affaires de 813,2 millions d'euros en progression de 17,9% à taux de change constants. En raison d'un impact de change défavorable, la croissance à taux courants est de 12,8%. Retraitée de l'impact de l'acquisition en juillet 2007 du groupe Soficuir, spécialisé dans la sélection, l'achat et le tannage de peaux exotiques, la progression des ventes, à périmètre et taux de change comparables, est de 13,4% au premier semestre. Le groupe de luxe souligne que les ventes du premier semestre sont restées soutenues en France, +11%, ainsi que dans les autres pays d'Europe, +13%. Hermès a qualifié de "particulièrement dynamiques" les ventes dans la zone Amériques, qui ont progressé de 24%. "En Asie hors Japon (+22 %), l'activité continue de progresser à un rythme très soutenu grâce notamment au fort développement de la Chine. (…) Au Japon, dans un contexte qui demeure moins porteur, la progression des ventes n'atteint que 2% au premier semestre", a ajouté Hermès. Concernant ses perspectives, Hermès indique qu'au cours du second semestre, il "continuera d'investir dans le développement de son réseau de distribution, avec l'ouverture ou la rénovation de près de quinze succursales parmi lesquelles figurent une ouverture aux Etats-Unis à San Diego et plusieurs projets en Asie, en particulier en Chine, à Hong Kong et à Macao". "Le programme d'agrandissement et de rénovation sera particulièrement dense en Europe et en Asie", a précisé la société. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Groupe de luxe mondialement connu, Hermès maîtrise plusieurs métiers (maroquinerie, prêt-à-porter, carrés de soie, horlogerie, parfums, arts de la table). Les produits Hermès sont distribués par le biais de magasins exclusifs ou dans d'autres points de vente, comme certains grands magasins, les boutiques hors taxes en aéroport et à bord des compagnies aériennes. Le groupe réalise près de 30 % de ses ventes au Japon. Il est également bien implanté dans les autres pays asiatiques (Chine, Corée du Sud, Hong-Kong, Thaïlande,…), en Europe et aux Etats-Unis. Hermès détient une participation de 35 % chez le couturier Jean-Paul Gaultier et continue sa diversification dans le luxe: le groupe a investi 25 millions de francs suisses (15,7 millions d'euros) en 2006 pour entrer à hauteur de 25% dans le capital de l'horloger suisse Vaucher Manufacture Fleurier, par le biais d'augmentations de capital successives.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Hermès bénéficie d'une notoriété mondiale. - Le groupe a su développer une clientèle locale, qui lui permet d'être moins dépendant des flux touristiques. -Hermès a diversifié son portefeuille d'activité, réduisant la part de l'activité soie au profit des produits en cuir. -La marque recèle encore un potentiel de développement important en termes de produits ou d'expansion géographique. - La valorisation du titre intègre une prime spéculative: PPR voulant ouvertement se renforcer dans le luxe, les marchés alimentent les rumeurs d'un rachat du groupe malgré son statut de société en commandite.

Les points faibles de la valeur

- Le capital de la société est verrouillé par la famille fondatrice qui en possède 72%, par le biais d'une société en commandite, ce qui prive en partie le titre d'un attrait spéculatif. La société Emile Hermes SARL joue le rôle d'associé commandité et détient le pouvoir et la gestion, quelle que soit la part détenue par la trentaine d'actionnaires familiaux. - Le groupe est très sensible aux variations des taux de change (dollar, yen). -Les performances d'Hermès en 2007 ont été inférieures à celles de ses principaux concurrents.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Acteur du secteur du luxe, Hermès est fortement dépendant de l'état de santé de l'économie des zones américaine et japonaise. Les ventes du groupe sont aussi sensibles aux flux touristiques et donc au trafic aérien, qui, lorsqu'ils diminuent, affectent en particulier les ventes de parfums et de carrés de soie. -Par ailleurs, Hermès, comme les autres groupes de luxe, est sensible à l'évolution du dollar, un affaiblissement du billet vert lui étant défavorable. De même, il est fortement dépendant du niveau du yen. - La prime spéculative pourrait s'affaiblir en 2008, la direction déclarant de façon récurrente qu'Hermès n'est pas à vendre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le secteur du luxe devrait connaître encore de belles années : l'émergence d'une classe aisée dans les pays émergents constituera un fort relais de croissance. Cette tendance devrait s'accentuer d'ici à 2010 et compenser un éventuel ralentissement des marchés matures. Ainsi, le tourisme japonais, aujourd'hui en stagnation, est désormais supplanté par le tourisme chinois. A ce phénomène devrait s'ajouter la demande des pays enrichis par la flambée des matières premières, notamment ceux basés au Moyen-Orient, en Russie ou au Brésil. Sur le front de l'offre, les marques de luxe produisent de plus en plus dans les pays émergents pour deux raisons. La première tient aux coûts de production élevés en Italie et en France. La seconde, à la difficulté pour les groupes de trouver en France les compétences artisanales nécessaires à la fabrication de leurs articles. Quelques rares entreprises, en particulier Chanel, n'appliquent pas cette stratégie. Elles ont plutôt choisi de racheter des fournisseurs détenant des savoir-faire jugés stratégiques (portant sur la broderie, les plumes...) qui risquaient de disparaître.