BOEING maintient le cap malgré un recul des bénéfices

23/07/2008 - 15:01 - Option Finance

(AOF) - Le concurrent américain d'Airbus accuse une baisse de 19% de son bénéfice net au titre du deuxième trimestre à 852 millions de dollars, en raison notamment d'une charge liée à un contrat militaire. Cette charge exceptionnelle, due aux retards de son programme de surveillance aérienne, a compensé l'augmentation du nombre de livraisons d'avions civils. Les résultats de Boeing sont ressortis inférieurs aux attentes des analystes, qui tablaient sur de meilleurs bénéfices en dépit de l'avertissement récemment passé par l'avionneur sur ce point. Le bénéfice net par action est ressorti à 1,16 dollar, cependant que le consensus s'établissait à 1,23 dollar. L'an passé, le résultat net était de 1,05 milliard, soit 1,35 dollar par action. Dans un communiqué, Boeing a confirmé ses prévisions de résultat pour 2008 et 2009, avec un BPA compris entre 5,70 et 5,85 dollars pour l'année en cours et de 6,80 à 7 dollars pour 2009. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies " low-cost " est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.

Aéronautique - Défense

Les groupes aéronautiques français sont pénalisés par la faiblesse du dollar car leurs coûts de production sont essentiellement libellés en euros alors que leurs contrats le sont en dollars, ce qui réduit leurs marges. Avec une rentabilité amoindrie, la capacité de recherche et développement de ces groupes est menacée, notamment par rapport à leurs concurrents américains. Face à des stratégies de couverture de change qui deviennent insuffisantes, les intervenants multiplient les délocalisations. C'est pourquoi, les effectifs à l'étranger explosent, alors qu'ils stagnent en France pour l'ensemble du secteur.