NORTHWEST frappée à son tour par le pétrole cher

23/07/2008 - 17:19 - Option Finance

(AOF) - La compagnie aérienne américaine Northwest Airlines a enregistré une perte nette de 377 millions de dollars (239 millions d'euros) sur le deuxième trimestre. Le transporteur explique ce chiffre particulièrement décevant par la flambée des coûts du carburant, qui touche l'ensemble du secteur. En effet, ces pertes de 1,47 dollar par action, creusées par une provision de 547 millions de dollars, sont largement supérieures au chiffre de 0,54 dollar par action attendu par les analystes. Cette provision est liée au mariage imminent de Northwest avec sa consoeur Delta Air Lines, et vise à liquider complètement les écarts d'acquisition portés au bilan. Sans celle-ci, Northwest aurait enregistré un bénéfice net de 170 millions de dollars. Un résultat toutefois bien faible par rapport au bénéfice de 2,1 milliards de dollars qui avait été enregistré au deuxième trimestre 2007. (AOF)

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies " low-cost " est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.