PERNOD RICARD relève son objectif de résultat opérationnel annuel

24/07/2008 - 08:20 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires annuel 2007/08 (hors droits et taxes) de Pernod Ricard s'est élevé à 6,589 milliards d'euros, en progression de 2,3%. Le groupe de spiritueux souligne que cette progression résulte d'une croissance interne de 8,7%, d'un fort effet devises principalement lié à la baisse du dollar, -4,6%, et d'un effet périmètre de -1,6%. Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires consolidé est ressorti à 1,498 millions d'euros et la croissance interne à 7%. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur des ventes annuelles de 6,669 milliards d'euros. La croissance annuelle des 15 marques stratégiques a atteint 11% en valeur et 5% en volume. Selon Pernod Ricard, elle illustre "parfaitement la stratégie de premiumisation du groupe, portée par la qualité du portefeuille de marques et la puissance du réseau commercial, notamment dans les pays émergents". Le groupe a révisé à la hausse l'objectif de croissance du résultat opérationnel courant, à environ 13%, à données comparables, pour l'exercice 2007/08. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 1975 du rapprochement des deux éternels concurrents de l'Anisette Pernod et Ricard, le groupe, purement français à l'origine, puis groupe européen diversifié, est aujourd'hui devenu un leader mondial dans le secteur des vins et spiritueux. Présent sur les cinq continents, Pernod Ricard est propriétaire entre autres marques de prestige du whisky Chivas Regal, du single malt Glenlivet, du cognac Martell, de Seagram's Gin ainsi que de nombreux réseaux sur tous les continents. Pernod Ricard, associé pour l'occasion à l'américain Fortune Brands, s'est offert en 2005 le groupe britannique Allied Domecq pour 10,7 milliards d'euros. Ce rachat a permis à Pernod Ricard de monter sur la deuxième marche mondiale du marché des vins et spiritueux derrière Diageo et sur la première marche en dehors des Etats-Unis. En 2008, grâce à l'acquisition d'Absolut via la reprise de Vin & Spirit, le groupe français devient le numéro un mondial de la vodka haut de gamme.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Pernod Ricard peut s'appuyer sur la forte croissance de ses marques premium, la vodka étant la catégorie la plus dynamique. - Le rachat de Vin & Sprit lui confère la première place dans l'univers des spiritueux premium, avec 27% de parts de marché, et lui permet de devenir numéro deux aux Etats-Unis, avec 14% de parts de marché. - Le groupe est fortement exposé aux marchés émergents, où il réalise désormais 57% de son chiffre d'affaires. Cet ancrage devrait constituer un important relais de croissance pour Absolut.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement n'est pas favorable en France, en raison du durcissement de la législation anti-alcool, et en Irlande, où la fiscalité sur les spiritueux a fortement augmenté. - Le marché des anisettes semble aujourd'hui arrivé à maturité. - La plupart des analystes estiment que Pernod Ricard a payé le prix fort pour s'offrir Absolut.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Dopé par ses qualités défensives, le secteur des boissons surperforme généralement le marché baissier. - Le marché reste attentif au bon déroulement des différentes étapes qui mènent à l'intégration du groupe suédois Vin & Sprit et au désendettement de Pernod Ricard. - La spéculation entoure le titre: les marchés s'interrogent sur l'évolution de l'actionnariat. - Compte tenu des niveaux de valorisation atteints par le titre, toute mauvaise nouvelle est durement sanctionnée.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

L'OCDE et la FAO ont, toutes deux, établi des projections qui tablent sur une hausse du prix des matières premières agricoles dans les 10 années à venir, par rapport à la décennie précédente. Ainsi les augmentations prévues sont de 20% pour la viande bovine et porcine, 30% pour le sucre, 40% à 60% pour le blé, le maïs et le lait en poudre, plus de 60% pour le beurre et les oléagineux et plus de 80% pour les huiles végétales. Le fait nouveau est qu'auparavant, les flambées de cours étaient dues à des événements ponctuels, comme une baisse des rendements provoquée par une sécheresse. Aujourd'hui des facteurs structurels entrent en jeu : les cours élevés du pétrole qui surenchérissent les coûts de production, la croissance démographique, et la modification des pratiques alimentaires avec une consommation accrue de viande dans les pays émergents, se combinent avec la demande de grains pour les agrocarburants.