Renault publie ce matin un chiffre d'affaires semestriel de 20,942 Milliards d'Euros, en croissance de 2,3% en glissement annuel. La marge opérationnelle, à 865 ME, représente 4,1% du chiffre d'affaires contre 3,5% un an avant. Les analystes anticipaient en moyenne 840 ME sur la période. Le bénéfice net estimé ressort à 1,467 MdE, hors contribution de Nissan.
"Depuis le lancement de Renault Contrat 2009, la dégradation de l'environnement macro-économique dépasse les hypothèses les plus pessimistes du Plan", explique l'entreprise, qui cite l'augmentation du prix du pétrole qui ralentit la croissance des marchés automobiles, modifie le mix des ventes et alourdit les coûts de transports, la hausse des prix des matières premières, l'évolution défavorable des parités, la crise financière qui augmente le coût de financement des entreprises et le recul des marchés automobiles européens majeurs. "Face à la concomitance et à l'ampleur de ces cinq facteurs défavorables, Renault a décidé d'agir rapidement afin de préserver sa compétitivité et sa profitabilité", explique le constructeur qui présente un plan d'action passant par la hausse des prix de vente pour absorber l'augmentation du coût des matières premières, l'allègement du plan produit par la simplification, le gel ou le report de projets considérés comme non prioritaires et le gel des recrutements en Europe.
En outre, d'autres actions sont en cours d'examen, comme la réduction des coûts de structure de 10%, notamment par un plan de départs volontaires essentiellement en Europe, et la réorganisation des sites de production, pour s'adapter à l'évolution des marchés. La société envisage le passage à une équipe à l'usine de Sandouville, en raison de la baisse des ventes des berlines du segment M2 en Europe. "Si la situation continuait à se dégrader, d'autres ajustements pourraient intervenir concernant en particulier la gamme I, et le niveau de production dans l'usine de Flins", explique encore le constructeur. Par ailleurs, le ratio des dépenses de recherche et développement et investissements sur chiffre d'affaires sera ramené à 10% au plus tard en 2010, contre 11,4% en 2007.
Pour le second semestre 2008, en Europe, l'offensive produit se poursuivra avec Laguna Coupé et le début du renouvellement de la famille Mégane. Hors Europe, la progression des ventes sera significative, alimentée par toutes les marques du Groupe, juge l'entreprise. "Au total, les conditions sont en place pour que Renault puisse poursuivre sa croissance, qui devrait être supérieure à 5% sur l'ensemble de l'année, sauf détérioration supplémentaire des marchés européens", tandis que les résultats acquis au premier semestre 2008, placent toujours Renault sur la trajectoire d'une marge opérationnelle sur l'ensemble de l'année de 4,5%, selon la direction, qui tempère en précisant que "Toute détérioration supplémentaire de l'environnement économique rendrait ce jalon plus difficile à atteindre".
En 2009, les prévisions de croissance pour les 3 marques Renault, Dacia et Renault Samsung devraient permettre au groupe de dépasser la barre des 3 millions de véhicules. En incluant Lada dans le périmètre du groupe, l'objectif se situerait au-dessus de 3,8 millions de ventes. Renault maintient le cap sur 6% de marge opérationnelle en 2009. "Les transformations opérées dans le cadre de Renault Contrat 2009 ont d'ores et déjà permis de réaliser des progrès significatifs notamment en matière de présence internationale, de qualité des produits et des services, de réduction des coûts et d'élargissement de la gamme", termine l'entreprise.
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