La qualité de crédit globale en Europe occidentale a continué de se détériorer au deuxième trimestre 2008, constate aujourd'hui l'agence Moody's Investors Service.
Moody's estime que les conditions économiques se dégradent, les économies européennes étant confrontées à la hausse de l'inflation et au ralentissement de la croissance tandis que la crise du crédit ne montre aucun signe d'accalmie.
Au total, Moody's a abaissé la notation de 41 émetteurs obligataires en Europe occidentale au deuxième trimestre 2008 et relevé celle de douze autres, soit le plus mauvais résultat depuis le premier trimestre 2003.
En dépit de cette détérioration accrue, Moody's indique que la qualité de crédit en Europe occidentale reste supérieure à celle observée pendant la crise précédente en 2002.
"Les conditions de crédit se dégradent toutefois, le ralentissement de l'activité, le recul des résultats et le resserrement des politiques monétaires étant autant de facteurs susceptibles d'intensifier les risques de défaut des entreprises. Le ralentissement ne semble pas près de toucher à sa fin compte tenu du cycle de crédit actuel. Et la qualité de crédit pourrait chuter aux mêmes niveaux qu'en 2002. Au vu de l'essoufflement de la croissance mondiale, les risques demeurent baissiers", affirme Christine Li, économiste chez Moody's et co-auteur du rapport.
A partir des mises sous surveillance de notations, Moody's table sur une érosion de la qualité de crédit des émetteurs d'Europe occidentale au second semestre 2008. Des 52 émetteurs mis sous surveillance au premier semestre 2008, seuls 13% ont été placés sous surveillance avec implication positive, soit une baisse de 27% en glissement semestriel.
Selon Moody's, la qualité de crédit devrait cependant se stabiliser à moyen terme. C'est particulièrement le cas du secteur non financier pour lequel l'indicateur de référence de Moody's portant sur les perspectives de notation s'est légèrement amélioré au deuxième trimestre, indiquant que la qualité de crédit pourrait se rééquilibrer au cours des 12 à 18 prochains mois après une période de déclin.
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