Le crédit - Panorama des marchés

24/10/2006 - 16:46 - Sicavonline - CCR

par CCR

Telecom Italia crée la confusion

Moins de deux ans après avoir racheté les intérêts minoritaires (44%) de sa filiale de téléphonie mobile TIM pour 14 milliards d'euros, Telecom Italia a annoncé le 11 septembre sa décision de filialiser TIM. L'opérateur détient 40% du marché italien de la téléphonie mobile et pèse pour plus de la moitié du résultat opérationnel du groupe. Le marché a immédiatement parié sur une cession de TIM et les spreads se sont écartés. Ainsi, le spread de l'obligation 2009 s'est élargi de 10 bp à environ 40 bp et celui du CDS 5 ans de 30 bp à 80 bp. Depuis, les spreads se sont maintenus à ces niveaux. Par ailleurs, Standard & Poor's a mis la note BBB+ sous surveillance négative. La probabilité que Telecom Italia privilégie les actionnaires est grande. La vente de TIM pour 35 milliards d'euros pourrait également permettre de réduire l'endettement de TI (41.3 milliards d'euros). Néanmoins, le groupe se priverait de l'importance des liquidités générées par TIM et le profil financier du groupe serait dégradé. Plusieurs repreneurs sont cités dont des sociétés de capital investissementAinsi, les rumeurs de LBO dans les télécoms ressurgissent mais la plus importante opération de LBO sur un opérateur télécom européen a été le rachat de TDC fin 2005 pour 12.8 milliards d'euroset la valeur d'entreprise de Portugal Telecom qui est actuellement la cible d'une offre hostile est de 15.5 milliards. Même si on ne peut plus affirmer que 35 milliards d'euros soient un obstacle, de fortes pressions politiques en Italie sont à attendre


Telecom Italia, Evolution des spreads de crédit et CDS

Secteur auto : gicleur bouché ?

Les deux premiers constructeurs mondiaux affrontent des difficultés qui les classent en catégories BB et B, le troisième des « big three » contribuant directement à la notation en BBB de l'ensemble DaimlerChrysler. La croissance de la consommation aux Etats-Unis paraît fragilisée, et voilà que la Californie poursuit les constructeurs pour dégradation de l'environnement. En Europe, Volkswagen améliore ses performances et semble solide sur sa note A3/A-, mais on ne peut pas en dire autant de Renault ou de Peugeot. Si Fiat s'est très bien comporté en 2006, rappelons que c'est en partant d'une situation dégradée l'ayant amené fin 2002 dans la catégorie « High yield ». Enfin, le secteur sera confronté dans un avenir proche au défi que lanceront des constructeurs chinois dont on évoque déjà une offre à 5000 voire 4000 Euros par véhicule. Une fois de plus, la réponse sera dans l'innovation, tant dans les produits que dans les méthodes et l'organisation. Bien que les nuages s'amoncellent sur le secteur, nous conservons nos positions actuelles. Les spreads qu'il offre sont en effet relativement élevés, et la durée de vie moyenne de nos créances n'excède pas 0.9 année. Nous sommes ainsi armés pour supporter une dégradation de la situation d'ensemble tout en profitant de rendements attractifs. Nous ne minimisons pas les dangers qui pèsent sur le secteur mais considérons que leur conjonction ne produira une influence sur les spreads qu'à moyen terme, et ne pèsera que peu dans l'année à venir sur les dettes courtes.

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