REMY COINTREAU : chiffre d'affaires en baisse de 5,6% au 1er trimestre

30/07/2008 - 12:45 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires de Remy Cointreau a atteint 149,9 millions d'euros au premier trimestre, en baisse de 5,6% par rapport à l'an dernier. La branche cognac a chuté de 6,6% (+2,3% à structure et taux de change comparables) à 66,5 millions d'euros. Cette période représente moins de 20% de l'activité et de la contribution annuelle, précise le groupe de spiritueux. Le résultat net part du groupe 2007-2008, clos le 31 mars, s'établit à 98,4 millions d'euros, contre une perte exceptionnelle de 23 millions d'euros due à l'indemnité Maxxium pour l'exercice précédent. Concernant ses perspectives, Remy Cointreau indique que l'exercice 2008/09 est placé "sous le signe de la transition et du renforcement de sa distribution" puisqu'il sortira du réseau Maxxium le 30 mars 2009. " Le ralentissement de l'activité économique observé aux Etats-Unis et l'évolution défavorable de la parité EUR/USD pèseront sur les perspectives du groupe pour l'exercice (...)", observe Remy Cointreau. "En conséquence, compte tenu des surcoûts temporaires déjà annoncés et liés à la mise en place du nouveau réseau de distribution, le groupe n'anticipe pas de progression organique de son résultat opérationnel courant par rapport à l'exercice 2007/2008", conclut le communiqué. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 1991 du rapprochement entre Rémy Martin et Cointreau, Rémy Cointreau est le deuxième producteur et distributeur de vins et spiritueux en France et se classe parmi les dix premiers du secteur à l'échelon mondial. Le groupe, contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, est notamment propriétaire des marques Rémy Martin, Cointreau, Passoa, Charles et Piper-Heidsieck. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes sur le cognac, le reste se répartissant entre les liqueurs, les spiritueux, le champagne, les vins et les marques partenaires.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels. - Le groupe accélère d'ailleurs son recentrage sur ses marques à forte valeur ajoutée avec une ambition clairement affichée de positionnement " haut de gamme " et l'espoir de dégager "une formidable rentabilité" à moyen terme.

Les points faibles de la valeur

- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe. - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. L'exposition au risque de change porte principalement sur le dollar, le yen et la livre. - En 2006, Rémy Cointreau a notifié à Maxxium la résiliation de l'Accord Global de Distribution à effet du 30 mars 2009 afin d'adopter de nouvelles options de distribution dans des marchés prioritaires comme celui de l'Asie. Les analystes restent donc prudents, la visibilité en termes de distribution étant pour l'instant floue. De plus, la provision financière enregistrée pour la rupture de l'accord devrait peser sur les comptes du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Deux éléments primordiaux influent sur la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. On prêtera donc attention, respectivement, au contexte économique et aux nouvelles habitudes de consommation. A cet égard, Rémy Cointreau dispose avec sa branche liqueurs (Cointreau, Passoa...) d'atouts certains pour répondre aux nouvelles tendances. -Rémy Cointreau présente un aspect spéculatif restreint puisque le holding de la famille Hériard-Dubreuil détient 44,3 % du capital tandis que Récopart (Pierre Cointreau) possède 13,6 % des parts. Le marché spécule toutefois régulièrement sur une évolution de l'actionnariat familial pour faciliter un adossement ou un rapprochement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

L'OCDE et la FAO ont, toutes deux, établi des projections qui tablent sur une hausse du prix des matières premières agricoles dans les 10 années à venir, par rapport à la décennie précédente. Ainsi les augmentations prévues sont de 20% pour la viande bovine et porcine, 30% pour le sucre, 40% à 60% pour le blé, le maïs et le lait en poudre, plus de 60% pour le beurre et les oléagineux et plus de 80% pour les huiles végétales. Le fait nouveau est qu'auparavant, les flambées de cours étaient dues à des événements ponctuels, comme une baisse des rendements provoquée par une sécheresse. Aujourd'hui des facteurs structurels entrent en jeu : les cours élevés du pétrole qui surenchérissent les coûts de production, la croissance démographique, et la modification des pratiques alimentaires avec une consommation accrue de viande dans les pays émergents, se combinent avec la demande de grains pour les agrocarburants.