TF1 : forte baisse des résultats au premier semestre

31/07/2008 - 18:22 - Option Finance

(AOF) - TF1 a réalisé un résultat net part du groupe de 125 millions d'euros, en baisse de 32,7%. Ce repli, le groupe de télévision l'a expliqué par le coût de l'Euro 2008, des charges de réorganisation et la baisse de l'activité. Le résultat opérationnel s'est élevé à 171,4 millions d'euros, en recul de 35%. Le coût de la grille de la chaîne TF1 a été de 514,1 millions d'euros, dont 54 millions pour l'Euro 2008. Hors événement sportif, son coût a diminué de 1,9%. Le chiffre d'affaires s'est replié de 4,7% à 1,3635 milliard d'euros, dont 891,2 millions (-3,6%) pour les revenus publicitaires de TF1. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un résultat net part du groupe de 120 millions d'euros, en baisse de 35,2%, et sur un résultat opérationnel de 167 millions d'euros, en recul de 36,7%. Le chiffre d'affaires était attendu en retrait de 4,6% à 1,364 milliard d'euros, dont 895 millions (-3,2%) pour les revenus publicitaires de TF1. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Privatisée en 1987, TF1 est l'une des premières chaînes européennes en termes de parts d'audience. TF1 est diffusée en clair par voie hertzienne, par câble et par satellite. Le groupe édite également des chaînes thématiques (Eurosport, LCI, TV Breizh...). En 2006, TF1 a acquis 33,5% du groupe AB. TF1 est également un groupe de communication intégré avec des activités de diversification développées en synergie autour de son métier principal (édition et distribution de produits dérivés comme la vidéo, téléshopping...). TF1 continue de se diversifier et a acquis 1001listes en 2006, un site de listes de mariages en ligne. TF1 est détenue à hauteur de 42,9 % par le groupe Bouygues.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- TF1 bénéficie de son statut de première chaîne française, détenant plus de 50% du marché de la publicité TV. - La chaîne dispose d'un portefeuille d'activités diversifiées et rentables. Le potentiel d'amélioration de la rentabilité des activités de diversification du groupe constitue d'ailleurs un levier de performance pour le groupe. - Le groupe pourrait bénéficier de la révision de la loi sur l'audiovisuel, qui empêche un groupe de détenir plus de 49% d'une société de télévision, et d'une possible suppression de la publicité sur les chaînes publiques.

Les points faibles de la valeur

- TF1 est confrontée à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre. - La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires. - La société doit faire face à une inflation du coût des programmes depuis ces dernières années. Son concurrent M6 y réalise des investissements significatifs. - Sa présence à l'international reste faible et la chaîne n'a pas de projet majeur de croissance en dehors de ses métiers de base. - Les analystes regrettent que la stratégie à moyen et à long termes reste floue.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages. - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes. - TF1, qui a renoncé à ses ambitions dans la distribution de la télévision payante en France avec son désengagement de TPS, va devoir réinvestir le produit de la vente de TPS, soit dans les diversifications, soit dans la télévision à l'international.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Trois changements importants reconfigurent le paysage de l'audiovisuel public. D'abord une suppression de la publicité sur les chaînes publiques, qui sera compensée par des taxes supportées par les chaînes privées (pour 80 millions d'euros) et une taxation du chiffre d'affaires des opérateurs télécoms (finalement à 0,9% contre 0,5% auparavant). De plus, le PDG de France Télévisions sera désormais nommé par le président de la république et non plus par le CSA. Enfin, les chaînes publiques doivent avoir désormais une programmation exigeante, rendue néanmoins difficile par la disparition de la manne publicitaire qui permettait de financer leur contenu. Quant aux chaînes privées, elles vont bénéficier d'un supplément de recettes publicitaires grâce au changement de la réglementation. Selon les agences de media, l'allongement de la durée des écrans de 6 à 9 minutes par heure, le passage à l'heure d'horloge qui permettra de placer plus de publicité aux carrefours stratégiques de l'audience, et la deuxième coupure dans les fictions, devraient permettre à TF1, M6 et Canal+ d'engranger 435 millions d'euros.